Selon l'Observatoire Crédit logement CSA, les Français empruntent aujourd'hui plus cher et sur plus longtemps que 12 mois auparavant. Toutefois, la situation pourrait ne pas durer.
La hausse est saisissante. Selon l'Observatoire Crédit logement CSA, le taux moyen des prêts immobiliers a atteint 1,88% en septembre, contre 1,04% à la même période un an plus tôt. Toutes les catégories d'emprunteurs sont concernés.
Plus 80 points de base
« Depuis le début de l'année, les taux, quelle que soit la durée des prêts, ont augmenté d'au moins 80 points de base », confirme Michel Mouillart, directeur de l'Observatoire dans Les Echos.
Dans le détail, le taux moyen des prêts sur 15 ans était de 1,74% en septembre 2022. C'est deux fois plus qu'à la même période en 2021. Les taux des prêts sur 20 ans ont également doublé en 1 an. Ils tournent aujourd'hui autour de 1,88%.
La flambée des taux est (légèrement) plus modérée pour les crédits sur 25 ans. Le taux moyen des prêts à cette échéance est passé de 1,16% en septembre 2021 à 1,98% en ce moment.
D'après l'Observatoire Crédit logement CSA, « avec l'accélération de l'inflation et la montée des incertitudes », le taux moyen pour un crédit immobilier pourrait atteindre 2,80% en juin 2023 « pour redescendre lentement à 2,45% fin 2023, niveau auquel il se stabiliserait en 2024 ».
Période | Taux moyens | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
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Septembre 2019 | 1,18% | 0,92% | 1,08% | 1,33% |
Décembre 2019 | 1,11% | 0,88% | 1,05% | 1,31% |
Septembre 2020 | 1,21% | 1,02% | 1,19% | 1,46% |
Décembre 2020 | 1,17% | 0,97% | 1,10% | 1,35% |
Septembre 2021 | 1,04% | 0,87% | 0,99% | 1,16% |
Décembre 2021 | 1,06% | 0,86% | 0,99% | 1,13% |
Septembre 2022 | 1,88% | 1,74% | 1,88% | 1,98% |
4 m² de moins
Pour amortir ces fortes hausses, les ménages empruntent plus longtemps. En septembre, 65% des prêts immobiliers ont été octroyés sur une durée comprise entre plus de 20 ans et 25 ans. Du jamais vu. Résultat : au troisième trimestre, la durée moyenne des crédits s'est établie à 20,3 ans, contre 13,6 ans en 2011.
Toutefois, « Cet allongement n'est plus suffisant pour compenser les conséquences de la hausse des prix des logements », estime l'Observatoire Crédit logement CSA. Et les chiffres vont dans le même sens : au troisième trimestre, la surface que les Français peuvent acquérir a diminué de 4 m² en moyenne sur 1 an.
Mais la situation ne devrait peut-être pas durer. « Les prêts immobiliers devenant plus onéreux, la demande de logements va baisser, amenant probablement un assouplissement des prix de l'immobilier après plusieurs années de croissance », estime par exemple l'agence de notation Moody's.