Les prix du carburant explosent à la pompe et le phénomène est parti pour durer. Les opérateurs parient sur une reprise de l'activité économique avec l'arrivée des vaccins susceptibles d'enrayer la crise sanitaire.

Dès le début du mois de janvier, l'incertitude dominait sur le marché des carburants. En effet, le prix du pétrole dépend de nombreux facteurs liés à la situation mondiale et se voit impacté par l'incertitude de la crise sanitaire actuelle. En date du 25 février, les prix à la pompe sont pourtant revenus à leur plus haut niveau depuis plus d'un an en France, en progression d'une dizaine de centimes en moins de 2 mois. Ils atteignent désormais 1,44 euro pour un litre de sans plomb 95-E10 et 1,36 euro, en moyenne, pour le gazole selon le ministère de la Transition écologique. Sur l'autoroute des vacances de février, des automobilistes ont même payé leur litre de gazole à 1,52 euro.

Gazole Sans Plomb
Le prix moyen à la pompe, jeudi 25 février (Ministère de la Transition écologique)

« La découverte du vaccin rassure et signe une reprise de l’activité, d’où une hausse des prix » du baril, explique Olivier Gantois, président de l’UFIP (Union française des industries pétrolières) au site spécialisé Caradisiac. Et ce, alors que la consommation globale de carburants est en baisse en France, notamment en raison du télétravail. « Les livraisons de carburants routiers sur le marché français ont baissé à 3,393 millions de mètres cubes en janvier 2021 (- 15,4%) par rapport à janvier 2020 », explique l’Union française des industries pétrolières (UFIP) dans un communiqué.

Dans le même temps, « Les treize pays exportateurs de l’Opep, associés à dix autres pays producteurs, dont la Russie, ont décidé une réduction massive l’an dernier de leur production. Et début 2021, ils maintiennent le pied sur le frein », indique Francis Perrin, directeur de recherche à l’Iris, interrogé par Ouest-France. Pour ce spécialiste, les cours de l'or noir sont partis pour rester élevés : « Les opérateurs de marché anticipent un rebond de l’économie en 2021, après la récession de 2020. Ils font l’hypothèse que la demande de pétrole va augmenter, ce qui est de nature à soutenir les cours. » En clair, si la demande augmente mais que l'offre stagne, le prix continuera d'augmenter, mécaniquement.

Anomalies dans les stations-service

375 stations-service contrôlées par la Répression des fraudes en 2019 étaient en anomalie. Entre autres, des opérations de vente à prix coûtant pour lesquelles les gérants de station-service ne pratiquaient pas les réductions de prix annoncées. Selon la DGCCRF, la plupart de ces manquements résultent d’erreurs humaines et s’expliquent surtout par le fait que de nouveaux gérants n’ont pas été sensibilisés à la réglementation ou encore que certains établissements connaissent une forte rotation fonctionnelle.