Les litiges liés aux Sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ainsi que ceux liés au financement participatif immobilier sont en forte hausse, selon le dernier rapport de l'Autorité des marchés financiers (AMF) publié ce mercredi 11 juin. Les hausses s'élèvent respectivement à +64% et +88% par rapport à 2023. Pour les SCPI, cette hausse s'explique notamment par « des délais de traitement et d'enregistrement des demandes de retrait et surtout de leur délai d'exécution, aggravées parfois par la dépréciation de la valeur des parts ou élargies à la remise en cause du conseil lors de la souscription ». 141 dossiers (contre 86 en 2023) ont été reçus par le médiateur au cours de l'année 2024 dont 15 concernent la contestation des délais d'enregistrement de la demande de retrait, et 29 les délais d'exécution de la demande de retrait.

Enfin, 8 dossiers relèvent de la baisse de la valeur des parts. En effet, en 2024, les valeurs de part des SCPI ont diminué de -5,8% « après une première baisse de -2,5% en 2022 et une seconde de -10,3% en 2023, selon le dernier rapport de l'Association française de placements immobiliers (ASPIM) publié au mois de mai. Toujours selon l'ASPIM, et malgré un taux de distribution moyen positif de 4,72% pour l'année 2024 et en prenant un compte cette baisse des valeurs de réalisation par part, le rendement global des SCPI s'établit à -1,1% pour l'année écoulée.

Un exemple récent avec les SCPI Génépierre, Edissimmo et Rivoli Avenir Patrimoine d'Amundi Immobilier qui ont une nouvelle fois baissé leur prix de souscription fin mars. Il s'agit de la quatrième baisse depuis 2023 pour la SCPI Génépierre et la troisième pour Edissimmo et Rivoli Avenir Patrimoine.

  • -9,9% de baisse pour Edissimmo. Le prix de la part passe ainsi de 191 à 172 euros
  • -8,8% pour Rivoli Avenir Patrimoine dont le prix de souscription recule de 250 euros à 228 euros
  • -5,8% pour Génépierre avec un prix de souscription qui passe de 191 euros à 180 euros

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Le crowdfunding en mauvaise passe

Du côté du financement participatif immobilier, le crowdfunding, « les demandes faites auprès du médiateur concernent essentiellement des financements d'opérations complexes de promotions immobilières. Celles-ci révèlent trop souvent des insuffisances des plateformes dans la sélection des projets proposés ». Pas moins de 32 dossiers ont été reçus par le médiateur, contre 17 en 2023 et 10 en 2022. Dans un autre rapport publié au mois de mai sur les placements immobiliers, l'AMF expliquait par ailleurs que « tous les épargnants n'ont pas compris qu'ils risquaient de perdre la totalité de l'argent investi dans le projet de crowdfunding » et certains imaginent même qu'un système d'assurance prenait le relais en cas de défaillance de l'émetteur. Si la durée d'immobilisation et donc d'illiquidité avant remboursement est bien comprise, ce n'est pas le cas du risque de perte du capital investi.

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