Faut-il, aujourd'hui, se dépêcher de vendre son logement classé F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE). Entre le coût élevé des travaux de rénovation énergétique et la perspective d'une décote inévitable, la décision semblait évidente : mieux valait s'en séparer. Mais la donne devrait changer dans les prochains mois.

En effet, ces derniers jours, le gouvernement a annoncé une nouvelle réforme du DPE (diagnostic de performance énergétique), applicable dès le 1er janvier 2026. Un changement du coefficient d'énergie primaire pour l'électricité – qui passera de 2,3 à 1,9 – devrait faire basculer près de 850 000 logements hors du statut de passoire thermique, sans qu'un seul euro soit investi dans des travaux. Un simple ajustement réglementaire qui pourrait, d'un coup, faire remonter la note DPE de votre bien chauffé à l'électrique.

N'hésitez pas à faire des calculs avant de prendre une décision

De quoi semer le doute chez de nombreux propriétaires. « Sur les 40 logements [en portefeuille], 7 ne seront plus des passoires thermiques en début d'année prochaine », explique au Figaro Thomas Mornico, directeur d'une agence Century 21. Un constat partagé par plusieurs professionnels de l'immobilier. Certains vendeurs, déjà passés à l'acte, peuvent ressentir de la colère à l'annonce de ce nouveau mode de calcul du DPE, à l'image d'un propriétaire mécontent d'avoir vendu son studio parisien de 27m2 ces dernières semaines, vendu 20 000 euros en dessous de sa valeur potentielle post-réforme.

Dans ce contexte, faut-il suspendre son projet de vente ? « Il est urgent d'attendre », recommande Benjamin Darmouni, président délégué de l'Unis (Union des syndicats de l'immobilier, NDLR) Île-de-France et Grand Paris. Un meilleur DPE peut améliorer la perception du bien, attirer davantage d'acquéreurs et même rehausser le prix affiché. Selon les notaires, l'écart de prix entre une passoire thermique et un logement bien classé peut atteindre 25% dans certaines zones.

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Mais ce choix n'est pas sans risque. Repousser la vente, c'est aussi s'exposer à une nouvelle hausse des taux ou à une conjoncture moins favorable. « La capitale est sur un marché baissier, rappelle Benjamin Darmouni. Mais, un bien avec un meilleur DPE se vendra de toute façon plus facilement. Les acheteurs sont de plus en plus sensibles à ce diagnostic. »

Revoir son annonce de vente

Et si vous ne pouvez pas attendre 2026 – succession, crédit relais, charges trop lourdes – il est essentiel d'actualiser votre annonce, avec une mention claire : « Le DPE pourrait évoluer favorablement suite à la nouvelle réforme favorisant le chauffage électrique, qui devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2026. »

Avant toute décision, mieux vaut cependant s'assurer que votre bien est bien concerné par cette revalorisation à venir. Pour un logement 100% électrique, le calcul est simple : retranchez 16,66% à la consommation énergétique actuelle. Un bien à 360 kWh/m²/an tomberait à 300 kWh/m²/an, ce qui pourrait suffire à gagner une lettre et sortir du statut de passoire.

Si votre logement utilise plusieurs sources d'énergie, mieux vaut se tourner vers des simulateurs, ou faire appel à un diagnostiqueur pour obtenir une estimation DPE 2026. Le document n'aura aucune valeur officielle, mais il pourrait vous permettre de vendre avec un peu plus de sérénité.