Demander une remise de pénalités ou d'intérêts de retard à l'administration fiscale relance le délai de prescription de trois ans. En effet, pour la Cour de cassation, cette demande indique que le contribuable reconnaît sa dette.

Demander une remise de pénalités ou d'intérêts de retard à l'administration fiscale vaut reconnaissance de la dette fiscale, laquelle peut être expresse ou tacite, a jugé la Cour de cassation dans un arrêt du 21 avril 2022. Dès lors, elle relance un nouveau délai de trois ans ouvert à l'administration pour agir.

Pour trancher ainsi, les juges observent que, selon la loi, la prescription fiscale est interrompue notamment par la notification d'une proposition de rectification, c'est-à-dire d'un redressement, et par « tout acte comportant reconnaissance de la part des contribuables ». Et lorsque le contribuable discute les pénalités ou intérêts de retard, c'est qu'il admet tacitement sa dette, ont-ils déduit.

Une relance trois ans plus tard

Après des années de discussion, un contribuable ayant subi un redressement sur des droits de succession avait demandé par une lettre aux services fiscaux à être déchargé des pénalités. Après avoir été informé du rejet de sa demande, il avait reçu près de trois ans plus tard un nouvel avis de mise en recouvrement.

Cet avis est tardif car il a été émis plus de trois ans après le précédent et la prescription était donc acquise, plaidait-il. Mais la Cour de cassation lui a donné tort. En présentant sa demande de remise sans contester le redressement, il a reconnu tacitement sa dette et a donc lui-même relancé un nouveau délai de trois ans.

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