Une vaste enquête sur « Les services publics vus par les Français et les usagers » souligne que les particuliers privilégient davantage leur amélioration plutôt qu'une baisse de la pression fiscale susceptible de réduire la qualité du service public. Explications.

Les Français en ont-ils marre des impôts ? Pas si sûr. C'est l'un des enseignements de la 23e édition (1) du baromètre de l'Institut Paul Delouvrier sur « Les services publics vus par les Français et les usagers » publiée lundi.

Cette vaste enquête menée auprès de 2 500 personnes leur a notamment demandé laquelle des deux options suivantes choisir : « améliorer les prestations fournies par les services publics quitte à augmenter le niveau des impôts et des prélèvements » ou « diminuer le niveau des impôts et des prélèvements quitte à réduire les prestations fournies par les services publics ». Et bien pour la quatrième année consécutive, la proportion de Français qui privilégient la première solution (50%) est supérieure à celle qui préfèrent la seconde (46%). L'évolution au cours des dernière années est nette. En 2013, seuls 31% des Français plaidaient pour une amélioration des prestations fournies par les services publics quitte à augmenter le niveau des impôts et 63% étaient favorables à une diminuation de la fiscalité quitte à réduire les prestations fournies par les services publics.

Un clivage politique toujours fort

« Le clivage politique entre gauche et droite dans ce domaine reste vivace mais moins que les années précédentes. En particulier, la préférence des sympathisants de droite pour la baisse des impôts est moins marquée qu'auparavant », soulignent les auteurs de ce baromètre.

Pour autant, une troisième solution a la préférence des personnes interrogées. 8 sur 10 continuent d'estimer qu'il est possible d'améliorer la qualité des prestations des services publics sans augmenter les impôts. Car selon eux, il y a une nette marge d'amélioration. Seuls 51% des sondés estiment en effet que les services publics en France sont professionnels et efficaces à l'heure actuelle.

Un consentement à l'impôt élevé

Malgré tout, selon le baromètre publié il y a un an par le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), un organisme rattaché à la Cour des comptes, 75% des Français pensaient que le niveau d'imposition en France est trop élevé, et seuls 4% le jugeaient trop bas.

« Pourtant, lorsqu'ils le rapportent à leur cas personnel, les Français jugent le niveau d'impôt moins excessif : 62% de Français pensent qu'ils paient trop d'impôts, mais 34% trouvent leur niveau d'imposition juste. En particulier, les personnes aux revenus faibles (inférieurs à 2 000 euros mensuels nets pour l'ensemble du foyer) ont, par rapport aux autres, nettement moins le sentiment de payer trop d'impôts », soulignait cette étude qui relevait par ailleurs un fort consentement à l'impôt.

En effet, près de 8 Français sur 10 considéraient le paiement des impôts comme un acte citoyen car « il permet de participer à la vie du pays en finançant divers services publics et aides sociales. Les Français ne sont donc pas réticents à payer leurs impôts sur le principe. Néanmoins, dans l'ensemble, le système fiscal est insatisfaisant aux yeux de 69% des Français, qui le trouvent trop inéquitable (54% des insatisfaits) et/ou trop gourmand (49%) », précisait le baromètre du CPO.

Le fisc plébiscité

En revanche, s'il y a bien un service public qui met tout le monde d'accord, ou presque, c'est le fisc. Selon le baromètre de l'Institut Paul Delouvrier, son taux de satisfaction est une nouvelle fois le plus élevé (82%), contre 71% pour la moyenne des services publics. Ainsi, par exemple, 94% des particuliers se disent satisfaits du site impots.gouv.fr. Idem pour les échanges avec les agents de l'administration fiscale (89%).

Si les sondés saluent la courtoisie et l'amabilité des agents, la clarté de la réponse apportée et la capacité des agents à comprendre leur besoin, ils attendent plusieurs améliorations. 59% des sondés considèrent ainsi comme prioritaire de simplifier encore plus les démarches, 57% demandent des délais plus courts de réponse et de traitement des dossiers et 57% attendent des réponses plus simples.

Impôts : le calendrier 2023 des échéances et dates à ne pas oublier

(1) Echantillon national de 2500 personnes, représentatif de l'ensemble des résidents en France âgés de 15 ans et plus. Méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne de référence) et stratification par région et catégorie d'agglomération. Terrain de l'enquête réalisé entre le 25 octobre et le 8 novembre 2022 par internet.