Dans une interview aux Echos, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a tiré un trait sur un allègement de la fiscalité des donations entre générations, piste un temps envisagée pour encourager les Français à réinjecter dans l’économie l’épargne accumulée avec la crise sanitaire.

C’était une des pistes suivies pour encourager les Français à « décaisser » le surplus d’épargne accumulé depuis le début de la crise sanitaire. Début mars, le quotidien économique Les Echos, citant une source ministérielle, annonçait que Bercy envisageait d’alléger la fiscalité des donations entre générations. Objectif : inciter les ménages aisés, qui concentrent l’essentiel de cette surépargne, à en transmettre une partie à leurs enfants et petits-enfants, plus susceptibles de la dépenser sur le champ.

Rapidement, la perspective de ce cadeau fiscal à destination des plus riches a soulevé des objections à gauche de l’échiquier politique, où l’on milite plutôt pour une contribution exceptionnelle ciblée sur les ménages aisés. Une hypothèse balayée par l’exécutif, qui a exclu de relever les impôts pour financer la sortie de crise.

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« Pas besoin d'aller plus loin pour l'instant »

Dans une interview accordée aux Echos, Bruno Le Maire met fin à la polémique. « Les chiffres de la consommation sont bons, les Français utilisent leur épargne », constate le ministre de l’Economie. « Je souhaite donc que tous ceux qui le peuvent utilisent les dispositifs existants qui permettent de donner en franchise d'impôt 100 000 euros pour un enfant et près 32 000 euros pour un petit-enfant. Il n'y a pas besoin d'aller plus loin pour l'instant. »

Selon les projections de la Banque de France, la surépargne liée à la crise sanitaire devrait approcher les 165 milliards d’euros à la fin de l’année. Sur la base de données bancaires, le Conseil d’analyse économique a estimé que 70% de ce surplus a été accumulé par 20% des ménages les plus riches, tandis que les 20% les plus pauvres ont vu leur épargne reculer.