Les femmes sont les championnes de l'épargne et de la gestion budgétaire. Pourtant, seules une minorité d'entre elles détiennent des produits d'investissement comme une assurance-vie, un PER ou un PEA, selon un sondage de l'Ifop.

Depuis le 13 juillet 1965, les femmes ont le droit d'ouvrir un compte bancaire à leur nom et de travailler sans l'accord de leur époux. Un premier pas décisif vers l'indépendance financière.

Mais dans les faits, il reste encore du chemin à parcourir. Car certains déséquilibres persistent, révèle un sondage de l'Ifop sur « Les femmes et l'argent » (1) réalisé en juillet dernier pour le compte du média ViveS.

Faire tomber les tabous

Premier constat : les femmes ont du mal à parler d'argent. Seule une sondée sur deux aborde régulièrement ce sujet avec son conjoint. Et à peine 12% d'entre elles en parlent souvent avec leur entourage amical. L'argent serait-il plus tabou que le sexe ?

Lorsqu'elles pensent à l'argent, un tiers des Françaises l'associent au stress (21%) ou à la contrainte (12%), tandis que pour 30% d'entre elles, l'argent est synonyme de liberté. En revanche, seules 13% des sondées associent l'argent au plaisir.

Ces sentiments ont un impact sur les choix financiers des femmes. Seules 36% des répondantes détiennent une assurance vie. Et si quelques-unes ont ouvert un plan d'épargne retraite (15%), un plan d'épargne en actions (12%) ou possèdent des cryptomonnaies (3%), elles sont encore peu nombreuses.

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Faible culture financière

En cause, une faible culture financière. « Le niveau de connaissances à l'égard de ces différents produits financiers est (...) assez bas », indique l'Ifop. Et pour cause : « moins d'un tiers voient de quoi il s'agit pour chacun des produits suggérés ».

Résultat, les femmes privilégient la sécurité. Souvent au détriment du rendement. A la question « que feriez-vous si vous deviez recevoir une grosse somme d'argent », 4 sondées sur 10 répondent qu'elles placeraient l'argent sur un compte courant ou un livret d'épargne.

Des produits sans risques, mais dont les performances ne couvrent même pas l'inflation, qui atteignait 6,1% sur 1 an au mois de juillet, selon l'Insee. A l'inverse, seules 4% des sondées seraient prêtes à investir cet argent dans des actions et 1% dans les OPCVM et les ETF.

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« Investir, et non plus seulement épargner »

Pourtant, les femmes sont d'excellentes gestionnaires. Ce sont elles qui pilotent le budget du foyer dans 70% des cas. Et près des trois quarts d'entre elles consultent leurs comptes au moins une fois par semaine. Mais elles doivent aujourd'hui aller plus loin, selon Bettina Ducat.

Interrogée par Les Echos, la directrice générale de La Financière de l'Echiquier rappelle que « l'éducation financière est un enjeu collectif majeur. Investir, et non plus seulement épargner, est une des clés qui permet de prendre son destin en main et de faire bouger les lignes ».

Pour aider les femmes à s'emparer de ce thème, le média ViveS a lancé cet été le podcast « Osons l'oseille », découpé en six épisodes : osons parler d'argent, osons gagner plus, osons épargner, osons dépenser, osons investir, osons transmettre.

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(1) Sondage Ifop « Les femmes et l'argent », réalisé du 7 au 13 juin 2022 sur 1 001 femmes âgées de 18 ans et plus, pour le média ViveS en partenariat avec La Financière de l'Échiquier.