Alors que le gouvernement envisage de le ponctionner dès maintenant, le Fonds de réserve des retraites (FRR) a défendu jeudi ce qu'il considère comme sa raison d'être, à savoir le soutien des retraites à l'horizon 2020 pour assurer un équilibre entre générations.

Mercredi, le ministre du Travail Eric Woerth n'avait pas exclu, devant l'Assemblée nationale, d'utiliser à court terme le FRR, créé en 1999 et qui devait en théorie n'être utilisé qu'après 2020. « La question se pose aujourd'hui de l'utilisation du FRR pour les déficits des retraites d'aujourd'hui », a-t-il estimé. « C'est un sujet technique, ce n'est pas un sujet politique ».

le FRR, dans un document publié jeudi à l'occasion de la présentation de ses résultats annuels, lui a répondu indirectement : « l'existence du tel fonds ne peut dispenser de faire les réformes nécessaires via les leviers structurels, mais c'est un outil utile pour les accompagner ».

Le FRR a fait valoir que son utilisation devait être « lisible et prévisible », notamment grâce à une « détermination précise et ferme de son calendrier de décaissement ». Il a également affirmé qu'il était « un des rares outils au service de l'équité intergénérationnelle », donc destiné à soutenir le niveau des pensions des futurs retraités et non des retraités actuels.

34,5 milliards d'euros dans les caisses

Le FRR a été instauré en 1999 par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin pour faire face au choc démographique attendu après 2020. Ce fonds accumule et place des réserves financières. Il est alimenté par un prélèvement social de 2% sur les revenus du patrimoine et de placement. Le FRR entend reverser, au minimum, 2,3 milliards d'euros par an entre 2020 et 2040. Il espère néanmoins faire davantage fructifier les fonds qui lui sont confiés et table sur un montant disponible de 87 milliards d'euros en 2020.

A la fin du premier trimestre 2010, les actifs du FRR atteignaient 34,5 milliards d'euros (dont 30,3 d'abondements et 4,2 issus du produit des placements). Il a ainsi renoué avec son niveau de fin 2007, après avoir traversé une période très difficile durant la crise financière, qui avait vu la valeur de ses actifs chuter à 27,7 milliards fin 2007.