Une nouvelle technique de phishing particulièrement élaborée. Si le phishing est déjà une arnaque bien connue, des cybercriminels envoient désormais des SMS frauduleux prétendant qu'un paiement important a été effectué. Ils incitent ensuite les victimes à contacter un numéro pour confirmer ou contester cette opération. Cette méthode, connue sous le nom de hameçonnage vocal ou « vishing », a pour but d'obtenir des informations bancaires confidentielles.
Le message frauduleux peut prendre la forme suivante : « Pour valider votre règlement en ligne de 1 456 euros, saisissez le code 220817. Si vous n'êtes pas à l'origine de cette transaction, appelez immédiatement le 09 77 19 75 01 ». Une fois hameçonnée, la victime se retrouve bien souvent prise au piège, puisque les aigrefins parviennent, grâce à des logiciels spécialisés, à prendre le numéro utilisé par la banque. Le sentiment d'urgence, et l'utilisation de formulations ressemblant à celles utilisées par les établissements bancaires, peuvent finir de convaincre.
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La meilleure chose à faire, en cas de doute, reste alors de ne jamais rappeler le numéro, mais plutôt de contacter votre banque via les canaux officiels. De plus, il est important de rappeler qu'une banque ne vous demandera jamais d'informations bancaires confidentielles par téléphone. Il est également conseillé de ne pas céder à la précipitation et de vérifier vos transactions en ligne avant d'agir.
Des escroqueries de moins en moins remboursées
Car les clients victimes d'arnaques sont de moins en moins assurés de récupérer les sommes perdues. Comme le rapporte un article du Monde, les consommateurs risquent, en effet, d'être moins bien remboursés à partir de maintenant. En effet, il leur est désormais interdit d'invoquer un régime de responsabilité autre que celui que prévoit le Code monétaire et financier, issu d'une directive européenne de 2007 sur les services de paiement dans le marché intérieur (articles L. 133-18 à L. 133-24).
Les escroqueries bancaires, notamment via le phishing et le spoofing, ont longtemps été régies en France par le Code monétaire et financier, qui impose aux banques de rembourser immédiatement les clients victimes de fraudes, sauf en cas de négligence ou de fraude avérée de leur part.
Jusqu'à récemment, les clients pouvaient aussi invoquer la responsabilité contractuelle de leur banque en vertu du Code civil, permettant un partage des pertes en cas de manquement à son devoir de vigilance. Cependant, la Cour de cassation a confirmé en 2024 que le régime spécial du Code monétaire et financier était exclusif, empêchant désormais les victimes de se tourner vers d'autres recours juridiques.
Désormais, même en cas d'usurpation du numéro d'une banque par un fraudeur, les clients pourraient être jugés négligents si la banque prouve qu'elle les avait suffisamment mis en garde. En conséquence, la possibilité de partager la responsabilité des pertes avec l'établissement bancaire disparaît progressivement, renforçant ainsi la nécessité pour les clients d'être extrêmement vigilants face aux tentatives de fraude.