L'essentiel
- Les escrocs en ligne recrutent souvent des « mules financières », des personnes qui acceptent d'encaisser des fonds illégalement acquis sur leur compte bancaire puis de les reverser.
- Les personnes financièrement et psychologiquement vulnérables sont souvent ciblées pour ce type de fraude. Les fraudeurs peuvent se faire passer pour des entrepreneurs réussis ou des proches en difficulté.
- Les peines pour les « mules financières » peuvent aller jusqu'à 5 ans de prison et une amende de 375 000 euros. Les risques supplémentaires incluent la fermeture du compte bancaire et le harcèlement.
« Vous cherchez un emploi à temps partiel ? Voulez-vous travailler en ligne ? Vous êtes motivé et possédez un compte bancaire ouvert dans cette liste de banques partenaires ? Pour en savoir plus, contactez-moi via l'application de messagerie... » C'est via ce genre de publicité promettant des gains faciles et rapides que certains escrocs recrutent des mules financières ou bancaires.
Une « mule » désigne la plupart du temps « des personnes convoyant par tout moyen de transport de la drogue, du tabac ou tous produits illégaux ou de contrebande contre rémunération ».
Le principe est le même pour une mule financière : « Une personne, recrutée souvent à son insu, qui accepte d'encaisser sur son propre compte bancaire ou sur un compte spécialement ouvert à cet effet des fonds confiés par un tiers, puis de lui reverser en conservant une petite partie en rémunération », détaille le site officiel Assurance Banque Épargne Infoservice.
Méfiez-vous de cette nouvelle arnaque au faux accident
Cacher l'origine frauduleuse de l'argent
Problème, « les fonds ont généralement été acquis illégalement par des criminels qui cherchent à cacher l'origine frauduleuse de l'argent ». Pour la restitution de la somme, l'escroc peut demande de retirer des espèces, de transférer de l'argent à l'étranger, de lui transmettre les codes d'accès en ligne du compte ou de la carte bancaire, de faire un virement ou encore d'acheter puis de transférer de cryptomonnaies...
Autre variante, l'arnaque à la mule par chèque. Cette fois, « l'escroc profite des délais de traitement des chèques pour récupérer cette avance avant que vous ne soyez informé du rejet du chèque par votre banque pour cause de chèque volé, falsifié ou sans provision. La banque procède alors à la reprise de la somme sur votre compte ».
Car « la plupart des banques créditent le montant des chèques sur les comptes de leurs clients sans attendre de recevoir effectivement les fonds de la banque du payeur. Il s'agit donc d'une avance (...) », explique ABE infoservice.
Comment reconnaître cette arnaque ?
Les personnes vulnérables financièrement et psychologiquement sont souvent ciblés pour ce type d'escroquerie. Par exemple les étudiants, allocataires sociaux, personnes à la recherche d'emploi.
Les fraudeurs peuvent quant à eux se faire passer pour des jeunes qui vivent une réussite fulgurante, des chefs d'entreprise proposant des emplois à temps partiel, des entrepreneurs qui cherchent à réduire leurs taxes, des proches en difficulté demandant un service...
Le ministère de l'Économie cite plusieurs éléments qui doivent alerter en règle générale :
- La réception d'un mail ou d'un message publicitaire qui contient des messages tape à l'œil vous promettant de faire fortune facilement et rapidement,
- un démarcheur qui se présente comme un expert en vous proposant un produit financier miracle réservé à quelques privilégiés,
- un démarcheur qui ne cherche pas à définir votre profil d'investisseur et utilise des méthodes commerciales agressives,
- un démarcheur qui sollicite un versement rapide.
Quels sont les risques ?
La peine pour une « mule financière » impliquée dans le blanchiment d'argent peut aller jusqu'à 5 ans de prison et une amende de 375 000 euros, notamment s'il est établi que la victime était complice car elle connaissait l'origine frauduleuse des fonds ou sait que l'opération n'est pas légale.
Autres risques, « la clôture du ou des comptes bancaires, le refus d'octroi de crédits ou privation d'aides sociales, ou encore le harcèlement et les menaces physiques par les criminels lorsqu'elle tente de se retirer de l'activité », pointe ABE infoservice.