Attention au quiproquo : personne ne peut deviner ce qui sera voté dans le cadre du budget 2025... car personne ne sait, à ce stade, si une loi de finances sera bel et bien votée par un Parlement disloqué. Mais l'idée d'une désindexation des retraites et prestations sociales reste présente à Bercy, révèle Le Figaro. Ce qui laisse planer la menace pour les Français concernés.

La France n'a pas de gouvernement, l'équipe démissionnaire gère « les affaires courantes » et le nouveau découpage de l'Assemblée nationale ne dessine aucune perspective de véritable majorité gouvernementale à ce stade. Malgré les « lettres plafonds » envoyées par le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal aux ministères pour préparer le budget 2025, le futur gouvernement aura le choix de suivre, ou non, les consignes laissées par l'équipe sortante.

Budget 2025 : Gabriel Attal laisse une trame à broder pour le futur gouvernement

Une piste non retenue par Matignon

Quid de la menace d'une sous-indexation des pensions de retraites et prestations sociales ? Évoquée à plusieurs reprises depuis le début 2024 (dont, publiquement, par le ministre délégué aux Comptes publics), cette éventualité a maintes fois été retoquée par Matignon ou l'Elysée. Et l'actuel locataire de Matignon, sur le départ, a une nouvelle fois repoussé cette mesure, en choisissant de ne pas l'inclure dans les « lettres plafonds » malgré la proposition de Bercy, à en croire les informations du Figaro.

Le quotidien affirme que l'idée d'une « année blanche », c'est-à-dire l'absence de revalorisation en 2025 pour toute une série de prestations (retraite des fonctionnaires, AAH, APL, etc.), a fait son retour lors des récentes discussions budgétaires préalables aux « lettres plafonds ». Le ministre de l'Economie démissionnaire, Bruno Le Maire, aurait intégré le « gel des retraites des fonctionnaires et des autres prestations sociales » dans sa copie proposée à Matignon, selon Le Figaro : « Cette désindexation aurait permis d'économiser près de 2,6 milliards d'euros, selon les documents présentés par Bercy » à Matignon.

Des coupes budgétaires, synonymes d'absence de revalorisation 2025, pour les pensions des fonctionnaires, l'allocation adulte handicapé (AAH), la prime d'activité ou encore les aides personnelles au logement (APL) auraient été suggérées par Bercy pour les enveloppes proposées aux ministères concernés. Une option non retenue à ce stade, donc. Mais une telle insistance de Bercy pourrait permettre à cette proposition de coupe budgétaire de refaire surface lors des débats à l'Assemblée nationale. Difficile de prédire ce que décideront les députés et le futur gouvernement...

A savoir. Sans cette mesure, avec une inflation annuelle légèrement au-dessus de 2% pour 2024 selon l'Insee, la plupart de ces prestations doivent - en temps normal - progresser d'environ 2%.

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