Le Medef, principale organisation patronale, tient lundi et mardi sa 6ème Rencontre des entrepreneurs de France (REF) sur le thème du « Pouvoir », mais en l'absence cette année de représentants de l'exécutif, faute de Premier ministre et faute de gouvernement.

La principale parole politique lors de cet événement à l'hippodrome de Longchamp, sera donnée lundi après-midi aux deux têtes du pouvoir législatif, Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat.

Mais le Medef ne pourra recevoir cette année ni de Premier ministre, encore inconnu, a fortiori de ministre de l'Economie. L'an dernier, Elisabeth Borne et Bruno Le Maire avaient fait le déplacement, comme huit autres membres du gouvernement, tandis qu'Emmanuel Macron avait enregistré un message vidéo.

Le rendez-vous « n'en sera pas impacté », indique le Medef, avec déjà un nombre d'inscriptions, environ 10 000, « un peu au-dessus » de l'an dernier.

Sandrine Rousseau, Valérie Hayer, Bruno Retailleau...

De plus, d'autres politiques seront présents pour les débats : Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, l'ancien ministre et maire de Meaux, Jean-François Copé, la députée européenne Valérie Hayer, présidente de Renew Europe, ou le sénateur de Vendée et président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau.

Pour sa deuxième REF comme président du Medef, Patrick Martin devrait évoquer le « pouvoir » des entreprises, leur capacité à agir, dans un contexte géopolitique et économique tendu.

Le président du Medef n'a pas caché récemment son impatience à voir se constituer une équipe gouvernementale, y compris issue « de différents horizons politiques », car, rappelle-t-il, « l'économie a besoin de visibilité, de stabilité ».

« Rationalité économique »

Pour autant, il estimait début juillet dans Les Echos qu'une stricte application du programme du Nouveau Front populaire (NFP) lui paraîtrait « fatale pour l'économie française et précipiterait notre déclin ».

« On a toujours défendu la même ligne, celle de la rationalité économique et de la nécessité de ne pas couper les ailes d´une politique de l´offre qui a produit des résultats au cours des dernières années », remarque-t-on au Medef. « Cela a permis de créer deux millions d´emplois et de combler une partie du déficit de compétitivité avec nos voisins », ajoute-t-on, « et si on revient sur cette politique, on perd le match vis-à-vis de nos concurrents, en particulier l'Asie et les Etats-Unis ».

Jeudi, l'indice PMI Flash composite de l'agence S&P Global et de la banque HCOB, mesurant l'activité du secteur privé français, a montré une poussée en août à 52,7 - un indice supérieur à 50 traduit une expansion, en dessous, un repli de l'activité - mais ce résultat est entièrement dû aux services, portés par les Jeux Olympiques. « Les répondants se sont notamment dits préoccupés par le climat d'incertitude politique », note l'enquête, tandis que l'économiste de HCOB Norman Liebke juge, dans ce contexte, les perspectives « bien sombres » pour les entreprises françaises dans l'année à venir.

Le « pouvoir » sera décliné pendant trois demi-journées sous toutes ses formes, lors de tables rondes dont le Medef souhaite qu'elles incarnent « l'esprit du débat public et de la controverse », mais « apaisée » : « Nouvelle carte des Pouvoirs », « Vrai pouvoir des marchés », « Pouvoir vert, pouvoir de faire », « Consommateur/producteur, qui a le pouvoir ? », « Le pouvoir à parité » ou « Le pouvoir du faux à l'assaut de la démocratie »...

Parmi les intervenants, figurent journalistes, économistes ou représentants du monde culturel. Mais aussi de nombreux patrons : le PDG d'EDF Luc Rémont, le vice-président de Google Sébastien Missoffe, la présidente de Sanofi France Audrey Duval, Rodolphe Saadé, PDG de la CMA-CGM, Ross McInnes, président du conseil d'administration de Safran, ou encore Catherine MacGregor, directrice générale d'Engie.