Près de 30.000 chefs d'entreprises ont perdu leur emploi au premier semestre, soit un cinquième de plus que l'an dernier à même époque, selon l'association GSC et le cabinet Altares.

Cela a ainsi concerné 29.958 personnes sur les six premiers mois de l'année, une hausse de 18,4% sur un an. Altares avait dénombré 57.729 défaillances d'entreprises en 2023, en augmentation de 35,8% par rapport à 2022. L'âge médian des entrepreneurs concernés est de 45,8 ans.

Malgré « l'envie d'entreprendre » qui règne en France depuis une vingtaine d'années, « environ quatre entreprises sur dix ne souffleront pas leur cinquième bougie », remarque dans le communiqué publié dimanche Thierry Millon, directeur des études Altares, évoquant « le traumatisme » subi par ces patrons, en particulier « le tiers âgés de plus de 50 ans qui envisageront plus difficilement leur rebond ».

« Environ 4 entreprises sur 10 ne souffleront pas leur cinquième bougie »

Les gérants de structures de moins de cinq salariés représentent près de neuf pertes d'emploi sur 10. Le nombre de dirigeants d'entreprises de 6 à 9 salariés touchés est en hausse de 40,2% à 1.661, celui des patrons de PME de 10 à 19 salariés augmente de 31,1% à 1.378. Ces entreprises souffrent de « structures financières insuffisantes qui les fragilisent », remarque l'étude.

Les dirigeants de structures dont le chiffre d'affaires est inférieur à 500.000 euros représentent 76,5% des personnes touchées. La hausse des pertes d'emplois est similaire entre catégories d'âge, de 15,8% pour les moins de 26 ans (2,5% des personnes concernées) à 19,7% pour les 41-50 ans (28,6%).

Crise de l'immobilier, clôtures dans le commerce, la restauration...

La crise de l'immobilier affecte l'ensemble des professionnels de la construction : 7.669 chefs d'entreprises ont perdu leur emploi au premier semestre (+34,2%). Le commerce a perdu 6.456 dirigeants(+15%), celui du transport et de la logistique 1.296 (+30,5%), et celui du service aux entreprises 3.716 (+18,2%). Les pertes d'emplois sont nombreuses dans l'hébergement, restauration, débit de boissons (3.734), mais avec une progression moindre (+7,6%). Un quart des pertes d'emplois (7.215, +32%) sont en Île-de-France. Nouvelle-Aquitaine et Hauts-de-France sont les plus épargnées avec des hausses respectives de 9,5% et 6,6%.

« Nos créateurs d´emplois et de richesses sont abandonnés dès lors que leur navire chavire », regrette Anthony Streicher, président de l'association GSC (garantie sociale des chefs d'entreprises), une assurance-chômage volontaire créée par les organisations patronales pour les travailleurs indépendants. Pour lui, cela doit être « un sujet prioritaire » pour le nouveau Premier ministre.