Vous souhaitez que votre enfant puisse, lorsqu'il aura atteint la majorité, financer sa première voiture, ses études, un achat immobilier ou simplement avoir un pécule de côté pour assurer son avenir.
Dans ce cas, opter pour l'assurance vie est une bonne solution. À sa majorité, votre enfant pourra débloquer les sommes dont il aura besoin tout au long de sa vie. Par ailleurs, parents et grands-parents pourront effectuer des dons sur son contrat.
Combien donner sans payer d'impôt ? Pour rappel, chaque parent peut donner jusqu'à 100 000 euros par enfant, exonérés de droits de donation. Cet abattement s'applique en une seule ou en plusieurs fois tous les 15 ans. Pour les grands-parents souhaitant faire des dons à leurs petits-enfants, l'abattement s'élève à 31 865 euros, sur la même période. Et ce, que l'enfant soit majeur ou non.
À sa majorité, l'enfant peut recevoir un don familial supplémentaire de 31 865 euros exonéré d'impôt tous les 15 ans. Le donateur doit être âgé de moins de 80 ans au jour du don.
Astuce n° 1. Le pacte adjoint : une manière de mieux encadrer l'utilisation du capital
Donner un accès illimité au capital du contrat d'assurance vie dès ses 18 ans vous inquiète ? Une inquiétude bien légitime. Votre enfant va-t-il tout dépenser d'un seul coup ou utiliser cet argent à des fins moins utiles que ce que vous souhaitiez pour lui ? Heureusement, il existe un outil pour mieux encadrer ce contrat d'assurance vie, le pacte adjoint à un don manuel.
Adossé au contrat d'assurance vie de votre enfant, il « définit l'âge jusqu'auquel les sommes sont bloquées, sauf accord du donateur. C'est une indisponibilité temporaire au plus tard jusqu'au 25ème anniversaire de l'enfant », précise Gilles Belloir, directeur de Placement-Direct. Par son biais, il est également possible de définir la ou les personne(s) administrant les sommes placées jusqu'à la majorité de l'enfant et d'imposer d'éventuelles conditions pour le réemploi du don : un achat immobilier ou encore le financement des études.
« À la différence des livrets bancaires, il est possible d'encadrer l'utilisation des fonds jusqu'aux 25 ans de l'enfant grâce à la clause d'inaliénabilité temporaire »
Cet avantage est d'ailleurs souvent mis en avant. « À la différence des livrets bancaires, il est possible d'encadrer l'utilisation des fonds jusqu'aux 25 ans de l'enfant grâce à la clause d'inaliénabilité temporaire. Cette dernière permet d'éviter le risque d'une mauvaise utilisation du capital dès sa majorité », explique notamment Ramify, qui proposera d'ici peu une assurance vie pour enfant.
Astuce n° 2. La diversification pour plus de rendement
L'assurance vie est un produit d'épargne à long terme. Ce placement permet d'investir sur un fonds en euros, support 100% garanti en capital, et en unités de compte (UC). Alors que les experts pronostiquaient quasi unanimement que le rendement moyen des fonds en euros baisserait à 2,5% pour la rémunération de l'année 2024, il est finalement resté identique à celui de 2023, soit 2,6% pour l'année écoulée. Un chiffre confirmé selon une estimation préliminaire publiée par l'Autorité prudentiel et de résolution (ACPR).
Et certains contrats ont largement dépassé le rendement moyen : Ampli Mutuelle et son taux 3,75% qui atteint 3,10% net, une fois les cotisations sociales de 17,2% déduites ou encore La France Mutualiste et son taux à 3,60% (3% après cotisations sociales) qui s'applique également au contrat de la fintech Portefeuille Plan B (assuré par la France Mutualiste). Le courtier web placement-direct.fr a de son côté servi un taux 3,60% pour son contrat monosupport Euro+.
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Le fonds en euros est ainsi une base rassurante pour investir l'épargne de votre enfant. Toutefois, ce placement s'effectuant à long terme, sur 10, 15, 18 ou plus de 20 ans, tout conseiller financier vous suggérera d'intégrer une dose de supports en unités de compte. Attention : il n'est pas question de spéculer avec l'épargne de vos enfants ! Mais de faire le pari d'une rémunération supérieure au fonds en euros sur le long terme. Ainsi, à la différence des fonds en euros, les UC présentent, elles, un risque de perte en capital, mais offrent de potentielles meilleures performances à long terme.
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Astuce n° 3. L'option de la gestion pilotée
Vous avez peur de dilapider une partie de l'épargne de vos enfants en prenant des risques, même mesurés ? Si vos connaissances financières vous freinent ou vous n'avez pas ou peu de temps à consacrer à la gestion, il est tout à fait possible d'opter pour la gestion pilotée.
Concrètement, il s'agit de confier la gestion de l'assurance vie de votre enfant et de ses investissements à une société de gestion, spécialisée dans le suivi des marchés (souvent différente de l'assureur). Selon le contrat, vous pourrez accéder à deux, trois voire des dizaines de profils de risque différents. Le plus souvent, le choix devra s'effectuer entre « prudent », « équilibré » et « dynamique ». Le profil de gestion va déterminer le niveau de risque que peut prendre le gestionnaire avec votre argent. Ce choix va influer sur la répartition entre le fonds en euros et les unités de compte (fonds actions, obligataires, monétaires, diversifiés, ETF...).
À savoir. Pour une assurance vie souscrite au nom de l'enfant, chaque décision de retrait, d'arbitrage ou de changement de mode de gestion doit faire l'objet d'un accord signé par les deux parents (ou représentants légaux), tant que l'enfant est mineur.
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Où trouver une assurance vie pour mineur ?
Toutes les banques traditionnelles disposent d'une assurance vie accessible aux enfants. La plupart proposent un contrat souscrit au nom de l'enfant. Quelques banques (comme Banque Populaire, par exemple) ne proposent en revanche qu'un contrat dit « intergénérationnel » souscrit par le parent, qui inscrit son enfant ou petit-enfant en bénéficiaire. La différence est notable : l'argent appartient réellement à l'enfant dès son versement uniquement sur un contrat souscrit en son nom.
Vous pouvez donc souscrire un contrat enfant dans quasi toutes les grandes banques mais ces contrats peuvent s'avèrent coûteux : frais de versement ou frais d'entrée d'une part, frais de gestion, perçus chaque année, d'autre part.
Assurance vie : mais pourquoi payez-vous encore des frais sur versement ?
Vous aimeriez limiter les coûts ? Les fintechs, les courtiers ou encore les banques en ligne proposent également des assurances vie à destination des mineurs à frais réduits. On peut citer notamment Goodvest Kids de Goodvest, Yomoni Kids de la fintech du même nom ou encore l'Assurance vie Mineur de BoursoBank, tous accessibles dès 300 euros.
Quel impôt pour votre enfant à ses 18 ans ?
Lorsque votre enfant atteindra 18 ans (ou au terme du pacte adjoint éventuellement adossé au contrat), dès lors que le contrat aura été ouvert depuis plus de 8 ans, il bénéficiera immédiatement de la fiscalité avantageuse de l'assurance vie, soit une exonération fiscale à hauteur de 4 600 euros par an en cas de rachat (retrait).