Le géant bancaire suisse UBS a dévoilé mercredi un bénéfice bien meilleur qu'attendu pour le deuxième trimestre et continue d'avancer dans l'intégration de Credit Suisse, notamment au niveau des économies de coûts. 

Pour la période allant d'avril à fin juin, le groupe a dégagé un bénéfice net de plus de 1,1 milliard de dollars (1 milliard d'euros), dépassant nettement les prévisions des analystes interrogés par l'agence suisse AWP qui l'attendaient en moyenne à 608 millions de dollars.

Les analystes financiers avaient d'emblée prévenu que ce bénéfice ne serait pas comparable à celui du deuxième trimestre 2023 puisque les résultats avaient alors été déformés par le rachat forcé de Credit Suisse, ce qui s'était traduit par un gain comptable exceptionnel et avait fait bondir son bénéfice à 29 milliards de dollars.

Au deuxième trimestre 2024, son chiffre d'affaires a reculé de 7% à près de 11,1 milliards de dollars, plombé par un repli des revenus d'intérêts qui a cependant été en partie compensé par la bonne tenue des marchés de capitaux, au profit notamment de ses activités de banque d'investissement dont les revenus ont augmenté de 38%, indique la banque dans un communiqué.

Le groupe a franchi de nombreuses étapes dans son rapprochement avec Credit Suisse durant le deuxième trimestre. Il a notamment réalisé 900 millions de dollars d'économies supplémentaires, contre environ 1 milliard au premier trimestre, portant donc les économies déjà réalisées à 6 milliards de dollars.

La banque vise la barre des 7 milliards de dollars d'économies pour fin 2024, soit 55% de l'objectif de 13 milliards de dollars qu'elle s'est fixée d'ici fin 2026, quantifie-t-elle dans le communiqué.

Au troisième trimestre, les dépenses d'intégration devraient s'élever à 1,1 milliard de dollars tandis que le rythme des économies devrait "ralentir légèrement", précise-t-elle toutefois.

"Nos résultats du premier semestre témoignent des progrès majeurs que nous avons réalisés depuis la clôture de l'acquisition du Credit Suisse", a déclaré son directeur général, Sergio Ermotti, cité dans le communiqué.

Dans les premiers échanges, l'action s'adjugeait 2,39% à 25,72 francs suisses, dépassant nettement le SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, en hausse de 0,64%.

Synergies significatives à venir

Selon les analystes de Deutsche Bank, UBS a publié des chiffres "solides dans l'ensemble", même si les résultats sont "plus mitigés" par divisions, notamment dans la gestion de fortune, inférieure aux attentes du marché.

La réduction des coûts est par contre "en bonne voie, voire "même plus rapide qu'attendu", notent-ils dans un commentaire boursier.

En mars 2023, UBS avait accepté de racheter son ancienne rivale sous la pression des autorités suisses pour éviter qu'elle ne fasse faillite.

La fusion avait été scellée dans l'urgence en juin 2023 et s'était traduite par un gain comptable hors-norme résultant de l'écart entre la valeur d'actif de Credit Suisse et les 3 milliards de francs déboursés par UBS. Son bénéfice s'était donc monté à 29 milliards de dollars au deuxième trimestre, même si ce montant avait par la suite été révisé à la baisse, à 27,8 milliards de dollars.

Fin mai UBS, a franchi une étape importante dans cette fusion hors-norme en procédant à la fusion des sociétés de holding qui chapeautent les deux établissements. Début juillet, les entités helvétiques des deux banques ont également été fusionnées.

Maintenant que ces étapes ont été bouclées "en avance sur l'agenda", souligne Andreas Venditti, analyste chez Vontobel, "UBS va être en mesure d'intensifier ses efforts d'intégration", écrit-il dans une note de marché. L'analyste s'attend désormais à des synergies de coûts "significatives", même si de grands défis attendent encore la banque, "en particulier dans la migration des systèmes informatiques", souligne-t-il.

Durant le trimestre, UBS a également avancé dans la résolution des affaires qui avaient secoué Credit Suisse, en proposant une solution pour compenser les investisseurs lésés lors de la faillite de la société britannique d'affacturage Greensill. Quelque 10 milliards de dollars y avaient été investis par le biais de quatre fonds.