Voici ce qu'il fallait retenir de la journée boursière du lundi 14 octobre, avec les experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : de retour sur les 7 600

C'est une séquence importante qui commence pour les marchés financiers... D'ici un mois, beaucoup de temps forts vont animer les cotations et en attendant les premiers évènements clés dans les tous prochains jours, le CAC 40 signe un léger gain de 0,32% ce soir, à 7 602 points, dans de faibles volumes d'échange. C'est une petite séance de transition qui s'achève, avant de grands évènements. On en reparle dans cette édition. Tout au long de la séance, l'indice français a oscillé entre territoires positif et négatif, pour finalement se laisser porter par les nouveaux records historiques atteints par ses homologues allemand DAX 40 et américain S&P 500.

Les anticipations de baisse des taux européens soutiennent également le CAC. Verdict jeudi sur l'ampleur de cette baisse. Ce lundi ressemble à la plupart des dernières séances, avec un CAC tiraillé entre le recul des valeurs du luxe et la hausse du secteur de la défense. Kering (-3,8%) et LVMH (-2,3%) clôturent une nouvelle fois la marche, en l'absence de détails précis sur les dernières mesures de relance économique en Chine.

À l'inverse, Safran et Thales (+1,9% tous les deux) se hissent encore sur le podium français, soutenus par les tensions géopolitiques croissantes au Moyen-Orient, mais aussi en Asie. Pékin vient en effet d'entamer de grandes manœuvres militaires autour de Taïwan, affirmant que la Chine n'abandonnera “jamais” l'idée de recourir à la force pour reconquérir l'île.

Les valeurs : LVMH, Sanofi et Inventiva

LVMH Le luxe est encore dans le rouge ce soir, et le leader LVMH n'échappe pas à la tendance. Son action cède 2,34% à 637,80 euros, en réaction à des mesures de relance chinoises jugées insuffisantes par les investisseurs. Pékin a bien annoncé samedi de nouvelles actions pour soutenir son économie, mais sans donner de chiffres précis, laissant le marché sceptique. Les investisseurs attendaient des mesures plus concrètes pour relancer la consommation en Chine, un marché clé pour le luxe (environ 30% de ses revenus).

Les derniers chiffres sur l'économie chinoise ont confirmé une stagnation des prix à la consommation et une baisse continue des prix à la production, ajoutant aux inquiétudes et pesant sur les actions des géants du luxe. Kering et Hermès suivent la même tendance que le mastodonte LVMH qui cède près de 13% depuis le début de l'année.

Sanofi Le groupe pharmaceutique reprend des couleurs en Bourse, avec une hausse de 1,44% à 101,58€ (+13% en 2024), alors que les tensions autour de la cession de sa division de santé grand public, qui produit le Doliprane, s'intensifient. Le ministre de l'Économie, Antoine Armand, a jeté un pavé dans la mare en déclarant qu'il n'excluait pas de bloquer cette vente si des garanties solides sur la production en France ne sont pas données par le potentiel acquéreur américain.

« Produire du Doliprane en France est une question de souveraineté industrielle et sanitaire ». Le ministre demande des engagements concrets sur le maintien de la production et des emplois. Le gouvernement, qui surveille de près cette opération, pourrait imposer une participation de BPI France pour s'assurer que les promesses seront tenues. Notre objectif de long terme est désormais proche, .

Inventiva Ce soir, Inventiva flambe de 54,27% à 2,53 euros, propulsée par une annonce majeure de financement. La société biopharmaceutique, spécialisée dans le développement de traitements pour des maladies graves comme la NASH (maladie du foie), a levé 94,1 millions d'euros, pour un potentiel total de financement pouvant atteindre 348 millions d'euros. Ce soutien financier servira à finaliser une étude clinique clé pour son médicament phare, le lanifibranor.

Ce médicament pourrait devenir un traitement de référence pour les patients atteints de NASH, une maladie pour laquelle il n'existe pas encore de traitement approuvé. L'injection de capital, ainsi que la nomination d'un nouveau président, renforce la confiance des investisseurs et dope l'action aujourd'hui. Le titre, éligible au PEA-PME, cède toutefois près de 40% depuis le début de l'année.

L'agenda du lundi : une période cruciale

On entre dans une période chargée pour les marchés, au moins jusqu'à la mi-novembre. Les élections américaines approchent à grands pas, on va prochainement envoyer un dossier spécial aux membres de la Communauté sur leur impact boursier. Les banques centrales vont par ailleurs dégainer de nouvelles baisses de taux, notamment la BCE ce jeudi, en parallèle de la publication des derniers chiffres d'inflation de la zone euro.

L'évolution géopolitique sera également déterminante... Dans l'immédiat, la saison de publication de résultats va s'accélérer avec entre autres LVMH demain soir, ASML mercredi, EssilorLuxottica, Pernod Ricard et Publicis jeudi. Les publications seront beaucoup plus nombreuses la semaine prochaine. Vendredi enfin, Pekin dévoilera ses derniers chiffres de croissance. Ils seront plus que jamais scrutés de près par les investisseurs, Pékin vient de sortir l'artillerie lourde pour relancer son économie. Faut-il investir dans les actions chinoises ? La Chine va-t-elle sauver son économie ? Retrouvez sur le sujet, publié ce week-end. Il est en libre accès.

Demain à la Une : France, 1,2% d'inflation ?

Lvmh, Christian Dior, Goldman Sachs, Johnson & Johnson publieront leurs résultats trimestriels dans la soirée de demain. Deux publications économiques sont également au programme. Une nouvelle estimation de l'inflation française de septembre sera publiée à 8h45. Elle devrait ressortir à seulement 1,2% sur un an en septembre, contre 1,8% en août, selon les économistes sondés. Il s'agit simplement d'une confirmation des chiffres publiés par l'Insee fin septembre.

Le recul de l'inflation s'est brutalement accéléré en septembre, dépassant les attentes fixées à 1,6%. Au plus bas depuis 2021, l'inflation est largement freinée par le recul des prix de l'énergie et des services. Dans ce contexte, on craint que la BCE se limite à une petite baisse de 0,25% de ses taux jeudi, au lieu de 0,50% ou plus... Outre l'inflation, l'indice allemand Zew de confiance des milieux d'affaires sera au menu, à 11h.

Le monde d'après : L'IA à la rescousse

L'IA fait le buzz, encore et toujours... Elle devrait redéfinir l'avenir de l'industrie mais aussi résoudre certains défis environnementaux. Lors de la dernière édition des Look'Up de BPI France, les grands acteurs de la tech et de l'industrie se sont retrouvés autour d'un thème central : l'intelligence artificielle au service de la transition écologique.

Théo Alves Da Costa, expert en IA et climat, a notamment déclaré : « L'IA est la clé pour réinventer l'industrie. Elle optimise l'utilisation des ressources, anticipe les impacts environnementaux et réduit les émissions de CO2 ». En clair, l'IA ne se contente pas de booster les performances, elle peut rendre l'industrie plus verte et plus efficace. Parmi les prouesses attendues, l'IA devrait permettre de réduire les déchets, transformer ce qui devait être jeté en ressources précieuses et participer à l'économie durable.

Denis Coutrot de GetLink, l'opérateur du tunnel sous la Manche, a notamment montré comment l'IA permet déjà de gérer en temps réel ses infrastructures, de réduire la consommation énergétique et de diminuer l'empreinte carbone du transport. Pour l'heure, elle est cependant très énergivore et c'est le principal enjeu à résoudre pour qu'elle réponde efficacement aux espoirs qu'elle soulève en matière de développement durable. L'IA a un potentiel très intéressant pour participer à la résolution des défis environnementaux. Pourquoi ? Comment investir facilement sur cette thématique prometteuse ? On vous dit tout dans notre article publié en juillet dernier. Nous y présentons un fonds français dédié à la protection de l'environnement grâce à des entreprises innovantes.

Le lexique : Dette privée

Les produits de dette privée sont des instruments financiers où les investisseurs prêtent directement à des entreprises ou des projets non cotés en Bourse, sans passer par les marchés publics ou les banques traditionnelles. Ils investissent ainsi dans des obligations d'entreprises (ou “obligations privées”).

Ces produits offrent généralement des rendements plus élevés en échange d'un risque de perte en capital, car les entreprises emprunteuses sont souvent de taille moyenne ou en phase de croissance, et ne bénéficient pas de la même liquidité que les États ou les grands groupes. Leur risque de défaut (faillite) est plus important.