Voici ce qu'il faut retenir de l'actualité boursière du vendredi 7 juin, avec l'analyse des experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : l'emploi US secoue le marché !

La Bourse de Paris clôt la semaine en territoire négatif, principalement à cause des reculs marqués de certaines grandes entreprises comme Orange (-4,10%), Engie (-2,88%), Vinci (-2,59%) et Airbus (-2,29%). Le CAC 40 réduit ses pertes ce soir à -0,48%, à 8 001 points, après avoir plongé jusqu'à -1,2% cet après-midi, après la publication surprenante des données de l'emploi américain.

Sur la semaine, l'indice français gagne 0,11% et met fin à trois semaines consécutives de baisse. Le rapport américain sur l'emploi privé a démontré une vigueur inattendue avec 90 000 créations d'emplois de plus qu'attendu par le consensus, ce qui impacte négativement Wall Street à l'ouverture. En tout, 272 000 emplois ont été créés outre-Atlantique en mai. Cette robustesse du marché du travail américain réduit les anticipations de baisse des taux par la Réserve Fédérale cette année, renforçant son approche prudente quant à la lutte contre l'inflation, sans se préoccuper pour le moment de la croissance.

Dans un autre registre, Euroapi, l'ancienne filiale de Sanofi dédiée aux principes actifs, voit son action chuter de 17,89% après l'annonce de la nomination d'un mandataire pour soutenir son financement. L'initiative vise à accélérer les négociations et trouver une résolution favorable pour toutes les parties impliquées dans son endettement, un pas proactif mais néanmoins alarmant pour les investisseurs. À l'opposé, sa société mère Sanofi, réalise des progrès notables dans le domaine du diagnostic grâce à l'IA, on vous en parle dans la suite du Journal ! Ce soir, c'est un Journal Spécial OPA qui vous attend ! Bonne lecture

Les valeurs : Airbus, Exosens et Mauna Kea

Airbus Petite déception pour l'avionneur... Le titre cède ce soir 2,29% à 150€. Airbus a livré 53 avions en mai, en baisse par rapport à mai (63 avions) et à avril (61 avions). Rien de bien méchant, ces résultats sont en partie dus aux nombreux jours fériés en mai, ce qui a perturbé la production.

Les livraisons d'avions, indicateur crucial pour le titre, sont également un facteur déterminant des flux de trésorerie d'Airbus car les principaux paiements sont effectués à la réception des appareils. Deutsche Bank (DB) estime toutefois que l'objectif de 800 livraisons pour 2024 reste atteignable, avec une forte concentration prévue en fin d'année. Jefferies qualifie les livraisons en mai de « revers » et souligne que le retard accumulé pose des défis pour stabiliser les livraisons au deuxième trimestre.

La banque d'investissement anticipe une faible croissance annuelle des livraisons en juin, en raison des problèmes de chaîne d'approvisionnement et des coûts liés à l'augmentation des effectifs. Enfin, Royal Bank of Canada craint également les pressions sur la chaîne d'approvisionnement et le rythme de croissance des livraisons. Toutefois, elle reste optimiste quant à l'atteinte de l'objectif annuel de 800 livraisons, comme DB, à condition que le second semestre soit plus performant. Depuis le début de l'année, le titre gagne près de 7%.

Exosens Dans les Journaux de la Bourse de mercredi soir et du 23 mai, nous vous parlions de l'introduction en Bourse d'Exosens, une pépite française. Spécialisée dans les technologies de pointe pour la défense, elle vient de réaliser une entrée fracassante sur Euronext Paris, en gain de 12,5% à 22,5 euros ce vendredi. Ses premières actions, émises sous forme de promesses, seront officiellement négociables à partir du 12 juin. La société a ainsi levé 350 millions d'euros, surpassant son objectif initial de 300 millions.

Les fonds levés serviront à financer sa stratégie d'innovation et de développement, y compris des acquisitions futures. Pour 2024, Exosens vise une croissance organique de son chiffre d'affaires comprise entre 15% et 20%. La réussite de cette introduction reflète la forte demande pour les actions de l'entreprise française, éligible au PEA, accentuée par le récent assouplissement des règles d'introduction en Bourse à Paris.

Mauna Kea Ce soir, le cours de Mauna Kea grimpe de 0,7% à 0,43€ grâce à l'annonce d'une joint-venture (voir lexique) avec l'américain Tasly Pharmaceutical. La nouvelle entité a reçu une licence pour exploiter et distribuer des dispositifs médicaux de classe II en Chine, nécessitant une gestion rigoureuse pour garantir sécurité et efficacité. La licence, délivrée par l'administration municipale des produits médicaux de Shanghai, marque le début des opérations commerciales de la joint-venture sur le marché chinois. Selon Sacha Loiseau, PDG de Mauna Kea, cette étape est cruciale pour l'expansion de l'entreprise en Chine. Depuis le début de l'année, le titre recule de près de 7%.

Le monde d'après : L'accélération de diagnostic !

Dans le domaine de la santé, l'intelligence artificielle est en train d'améliorer le diagnostic des maladies rares qui peuvent prendre jusqu'à quatre ans pour être identifiées en France. Bien que l'IA ne remplace pas les médecins, elle s'intègre progressivement dans leurs pratiques quotidiennes. Elle accélère la recherche, aide au développement de médicaments, analyse rapidement des images médicales et rédige des comptes rendus, améliorant ainsi la prise en charge des patients.

Sanofi, le leader pharmaceutique français, fait figure de pionnier en intégrant l'IA dans ses processus. Récemment, l'entreprise tricolore a annoncé une collaboration avec OpenAI pour booster ses recherches, pour devenir la première société biopharmaceutique optimisée par l'IA à grande échelle.

Un des projets notables du groupe est de réduire significativement le temps de diagnostic des maladies rares, qui touchent aujourd'hui trois millions de personnes en France. Grâce à cet outil désormais incontournable, les médecins peuvent obtenir des orientations précises sur les examens à réaliser. Sanofi met à disposition un programme gratuit pour les praticiens, affichant une fiabilité de plus de 87%

JOINT-VENTURE : OPA

Une joint-venture est un partenariat commercial où au moins deux entreprises collaborent pour réaliser un projet ou atteindre un objectif commun. Cette collaboration peut se matérialiser par la création d'une nouvelle entité juridique distincte, ou être régie par des accords contractuels entre les partenaires sans création d'une nouvelle entité. Les entreprises impliquées partagent leurs ressources, compétences et connaissances, ainsi que les profits et les pertes générés par la joint-venture, selon les termes de l'accord.