L'analyse de la séance du 11 septembre avec les experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : entre débat et inflation

La Bourse de Paris clôture en baisse ce mercredi, reculant de 0,14% à 7 396 points, dans le sillage des indices américains après la publication des chiffres d'inflation aux États-Unis. Les marchés avaient les yeux rivés sur ces données, qui sont venues confirmer une hausse des prix de 0,2% en août, en ligne avec les attentes. Sur un an, l'inflation s'établit à 2,5%, un chiffre clé avant la prochaine réunion de la Fed la semaine prochaine. Cependant, ces données ne permettent pas de trancher le débat entre une baisse des taux de 25 ou 50 points de base, laissant encore place à l'incertitude.

Les Bourses mondiales évoluent de manière contrastée, et le débat présidentiel américain n'a pas apporté de clarté supplémentaire, même si Kamala Harris semble avoir pris l'avantage. Cette perception a pesé sur le marché des cryptomonnaies, car Harris est jugée moins favorable au développement des actifs numériques que son opposant républicain, Donald Trump. En réaction, le Bitcoin recule de 2,3%, reflétant l'inquiétude des investisseurs face à cette incertitude politique grandissante. Du côté des matières premières, le prix du baril de Brent continue de chuter, atteignant son plus bas niveau depuis décembre 2021.

Les valeurs : Ubisoft, GTT et Mauna Kea

Ubisoft. Ubisoft accuse un recul de 9,36% à 12,01 euros ce mercredi, pénalisé par l'abaissement de la recommandation d'Exane BNP Paribas, qui passe à neutre sur le dossier. Les inquiétudes des investisseurs sont alimentées par le démarrage jugé décevant des ventes de Star Wars Outlaws, un des blockbusters phares du groupe pour l'exercice actuel. Le titre a déjà perdu environ 20% de sa valeur depuis la sortie du jeu fin août. BNP Paribas souligne également une concurrence accrue en 2025, notamment avec la sortie très attendue de GTA VI. Le courtier prévoit désormais que le flux de trésorerie d'Ubisoft ne redevienne positif qu'en 2027, contre une prévision initiale de 2025, pointant du doigt la nécessité pour Ubisoft de refinancer 1,3 milliard d'euros de dette dans un contexte potentiellement moins favorable. Le titre cède près de 50% depuis le début de l'année.

GTT. Ce soir, Gaztransport & Technigaz progresse de 3,07% à 124,1 euros, soutenue par l'annonce de nouveaux contrats avec des chantiers navals coréens. Le spécialiste dans les systèmes de confinement pour le transport de gaz, a reçu deux commandes pour la conception des cuves de huit méthaniers, chacun avec une capacité de 174 000 m3, avec des livraisons prévues entre le deuxième et troisième trimestres 2028. Les analystes d'Oddo BHF saluent les perspectives sécurisées du groupe, tout en mettant en avant ses solides opportunités de croissance et un potentiel de diversification dans l'hydrogène et les services numériques.

Mauna Kea. Cette action éligible au PEA-PME s'envole de 13,33% à 0,37 euros suite à l'annonce d'un soutien décisif de l'American Foregut Society (AFS). L'association, qui regroupe des experts en gastro-entérologie et en chirurgie, a officiellement sollicité les organismes d'assurance maladie américains pour inclure le dispositif Cellvizio et l'endomicroscopie dans leurs politiques de couverture médicale. Ce soutien, basé sur des données cliniques solides, pourrait faciliter l'accès à cette technologie pour la détection précoce du cancer de l'œsophage. Le PDG de Mauna Kea, Sacha Loiseau, a salué cette avancée comme un pas crucial vers une plus grande adoption du dispositif Cellvizio aux États-Unis. Toutefois, le titre cède 20% depuis le début de l'année.

L'évènement du mercredi : sous les 70 dollars !

En l'espace de quelques semaines, le marché pétrolier s'est effondré, avec un Brent qui a franchi mardi la barre fatidique des 70 dollars, son plus bas niveau en deux ans. La chute de plus de 12% des cours est alimentée par des statistiques économiques décevantes, tant en Chine qu'aux États-Unis, les deux plus grands consommateurs de pétrole au monde.

En effet, les indicateurs PMI en Chine révèlent un affaiblissement de l'économie, tandis que les rapports sur l'emploi aux États-Unis ont été inférieurs aux attentes, renforçant les craintes d'un ralentissement global de la demande. En parallèle, l'OPEP a révisé à la baisse ses prévisions de production, intensifiant cette tendance baissière. Les facteurs géopolitiques, comme les perturbations en Libye, n'ont pas suffi à enrayer cette chute.

Cependant, certains analystes, comme Goldman Sachs et UBS, anticipent un rebond potentiel dans les prochains mois, avec des projections qui pourraient ramener le Brent autour des 80 dollars. Malgré la faiblesse actuelle de la demande, la diminution des stocks mondiaux suggère un rééquilibrage prochain entre l'offre et la demande. Affaire à suivre de près !

Demain à la Une : l'heure de vérité !

Demain, un moment décisif attend les marchés européens à 14 h 15, la Banque centrale européenne dévoilera sa très attendue décision sur les taux d'intérêt. Les investisseurs sont sur le qui-vive, impatients de découvrir non seulement l'orientation des taux, mais également les projections économiques. À 14h45, l'attention se portera sur la conférence de presse de la présidente de la BCE, dont les commentaires seront analysés en détail pour déceler la tendance de la future politique monétaire. Cette journée sera donc cruciale pour comprendre les perspectives économiques européennes futures.

Le monde d'après : énergie 100% propre en 2030

Le Royaume-Uni frappe fort avec un objectif ambitieux : une électricité 100% décarbonée d'ici à 2030. Face à l'urgence climatique et les défis énergétiques, le nouveau gouvernement britannique dévoile un plan colossal pour accélérer la transition énergétique, soutenu par des investissements massifs dans les énergies renouvelables et le nucléaire.

Avec 131 projets en cours et des milliards de livres sur la table, le Royaume-Uni se positionne comme un leader mondial de la décarbonation. Pour atteindre cet objectif ambitieux, un fonds spécial de 8,3 milliards de livres sterling sera créé, financé en partie par des taxes sur les profits des grandes entreprises pétrolières et gazières. Bien que cette stratégie marque un tournant décisif, certains experts soulignent que le calendrier reste serré et difficile à tenir. Cependant, le gouvernement voit en cette démarche une priorité clé pour relancer l'économie britannique.

Le lexique : OPEP & OPEP+

Opep. L'Opep, ou Organisation des pays exportateurs de pétrole, est une organisation intergouvernementale fondée en 1960 à Bagdad par l'Iran, l'Irak, le Koweït, l'Arabie saoudite et le Venezuela. Son principal objectif est de coordonner et d'unifier les politiques pétrolières de ses membres afin d'assurer la stabilité des prix du pétrole sur les marchés internationaux, d'obtenir un rendement économique équitable pour les producteurs et de fournir un approvisionnement régulier et économique aux pays consommateurs.

Au fil du temps, d'autres pays ont rejoint le cartel, et l'organisation est devenue une force majeure sur le marché mondial du pétrole. Aujourd'hui, elle compte treize membres. Son leader incontesté est l'Arabie saoudite, premier producteur de l'organisation.

Opep+. L'OPEP+ est une alliance informelle qui englobe les pays membres de l'Opep ainsi que d'autres grands producteurs de pétrole non membres de l'Organisation. Cette coalition a été formée pour permettre une plus grande coordination en matière de production pétrolière afin d'influencer les prix du pétrole sur le marché mondial. La Russie est le membre le plus influent des alliés de l'organisation originelle. L'Opep+ est devenue particulièrement influente dans le récent contexte de volatilité des prix du pétrole, où une coordination accrue entre l'Opep et d'autres grands producteurs est devenue nécessaire pour stabiliser le marché.