La Bourse de Paris évolue en net repli ce lundi, après avoir grimpé la semaine précédente, prudente au début d'une semaine riche en publications économiques, dont un rapport sur l'emploi américain vendredi.

L'indice vedette CAC 40 reculait nettement de 1,04% vers 10 h 10 GMT, soit de 81,22 points pour s'établir à 7 710,49 points. Vendredi, le CAC 40 a pris 0,64% et a progressé de 3,89% sur la semaine, son meilleur bilan hebdomadaire depuis fin mars 2023.

« La semaine dernière, les marchés ont été portés par les annonces des autorités chinoises en vue de soutenir une économie en perte de vitesse », résume Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche économique de LBP AM.

Lundi, les Bourses chinoises ont poursuivi leur envol après l'annonce la veille de nouvelles mesures en faveur du secteur immobilier, mais l'euphorie ne dépassait pas les frontières des marchés boursiers locaux. « Cette semaine, l'attention se porte sur les données relatives à l'emploi aux États-Unis », commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

« Pour l'instant, il ne semble pas y avoir de dynamique de licenciements massifs, comme le montrent les statistiques de demandes d'indemnisation chômage, qui restent faibles. En même temps, les enquêtes indiquent que le marché du travail se normalise et que l'excès d'offre de postes de travail s'est fortement résorbé », détaille Sebastian Paris Horvitz.

Vers une hausse de l'impôt sur les sociétés ?

Ailleurs à l'agenda, des données d'inflation sont attendues, ce lundi, en Allemagne et en Italie, avant ceux de la zone euro mardi. Mercredi, ce sont les chiffres de l'emploi en zone euro qui seront regardés, ainsi que ceux de l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, qui mesure les créations d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis.

Jeudi, les indices de l'activité du secteur privé (PMI) en zone euro et aux Etats-Unis nourriront la séance. « En dehors des données, un discours politique du Premier ministre français, Michel Barnier, donnera mardi des indices sur la manière dont le budget se concrétisera », commente Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.

Selon des informations du journal Le Monde publiées dimanche, le gouvernement envisagerait notamment d'augmenter de 8,5 points le taux de l'impôt sur les sociétés pour les entreprises réalisant au moins un milliard de chiffre d'affaires, une taxe sur les rachats d'action, un alourdissement de la fiscalité sur les véhicules les plus émetteurs de CO2 et de celle des meublés.

Le secteur automobile en peine

Le constructeur franco-italo-américain Stellantis a révisé à la baisse des prévisions financières pour l'année en cours, tout comme le britannique Aston Martin, et d'autres concurrents européens plus tôt dans le mois (Volkswagen, BMW, Mercedes-Benz et Volvo).

Le titre Stellantis chutait 13,49% à 12,58 euros, après l'annonce d'une nette révision à la baisse de son objectif de marge opérationnelle pour l'année 2024. Le groupe l'estime désormais entre 5,5% et 7% contre un objectif à « deux chiffres » auparavant, pointant du doigt une « détérioration » globale du marché automobile.

Par ailleurs, Forvia baissait fortement de 7,17% à 9,09 euros, Renault de 6,01% à 38,81 euros, OPmobility (ex-Plastic Omnium) de 4,06% à 8,98 euros et Michelin de 1,29% à 36,71 euros.