Après deux années enchaînant repli puis stabilisation, le montant de la fraude à la carte bancaire est reparti à la hausse, en 2023. Il représente désormais 496 millions d'euros (+7% par rapport à 2022). Voici les dernières arnaques répertoriées en France.

Quelqu'un vous demande de couper votre carte bancaire

C'est une arnaque au faux coursier d'un nouveau genre, qui a fait surface ces derniers jours. « Après avoir reçu un SMS ou un appel, les victimes échangent avec une personne se faisant passer pour un conseiller bancaire du service des fraudes », indique un message des gendarmes de l'Ariège sur Facebook, relayé par Actu.fr.

Ce conseiller indique que des retraits frauduleux sont constatés et qu'il va bloquer les opérations. Pour finaliser l'opération, il demande à la victime de couper sa carte bancaire « afin qu'une personne se présente à son domicile pour la récupérer ». Il s'agit d'une arnaque, les victimes constatant, plus tard, des retraits et des achats sur leur compte.

Faux conseiller bancaire : cette arnaque qui a explosé en 2023

Quelques piqûres de rappel accompagnent le message de prévention : « Soyez vigilants aux messages que vous recevez, que ce soit par SMS ou par e-mail ; ne cliquez pas sur les liens suspects ; ne répondez à aucune sollicitation que vous n'avez pas initiée (SMS, mails, appels...) et ne donnez pas votre carte bancaire même coupée en deux à un coursier ».

L'arnaque au sans contact dans les transports en commun

Les paiements sans contact représentent 68% des paiements par carte de proximité, en 2023. Ce qui attire les escrocs. Ils peuvent désormais prélever de petites sommes, sans que la victime ne s'en aperçoive. Les malfaiteurs utilisent pour cela un petit TPE (terminal de paiement électronique) et se glissent dans les transports en commun aux heures de pointe.

S'ils sont assez près de vous, ils peuvent récupérer toutes les informations de votre carte bancaire. C'est ce qui est probablement arrivé à une femme dans le métro parisien, interrogée par TF1. « J'ai consulté mon compte bancaire sur internet et j'ai découvert une opération que je n'avais pas faite, témoigne-t-elle. Ma banque qui m'a dit que, a priori, c'était une opération frauduleuse. »

Carte bancaire : « Quel est le délai pour contester une fraude ? »

Le clonage de la carte bancaire

Cette escroquerie, baptisée « skimming », prend de l'ampleur en France. Une habitante de l'Ain en a fait les frais début septembre. La victime a constaté deux prélèvements douteux de 1 342 euros et 500 euros effectués sur son compte bancaire. Cette deuxième somme représente une caution pour plusieurs nuits dans un hôtel un Montpellier... ville où elle n'a jamais mis les pieds, explique-t-elle dans Midi Libre.

Après avoir contacté l'établissement, elle s'est rendu compte que les données de sa carte ont été clonées à son insu. Sur place, un couple a été interpellé. Un homme de 31 ans a expliqué avoir bénéficié de la générosité d'un inconnu, qui a proposé à lui et à sa femme de les inviter à l'hôtel gratuitement. Le paiement, réalisé à distance, aurait été réalisé avec la carte bancaire de l'habitante de l'Ain.

Le plus souvent, le clonage de carte est réalisé grâce à un boîtier piraté, présent dans les distributeurs automatiques de billets. Si vous êtes victime de ce type de fraude, il est important de contacter votre banque au plus vite pour bloquer les transactions.

Carte bancaire : la bande noire au dos sert-elle encore à quelque chose ?

Se faire passer pour un autre

Cette arnaque est un véritable fléau : le spoofing. Autrement dit, une personne usurpe l'identité électronique de quelqu'un d'autre et se fait passer pour lui. Par exemple, un faux conseiller bancaire masque son vrai numéro et affiche celui de votre banque, une manière de rendre crédible son appel. Conséquence, il peut vous entraîner à réaliser des paiements frauduleux avec votre carte.

Cette escroquerie a pesé pour 43% du montant total de la fraude au virement, en 2023, selon l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiements (OSMP).

Les paiements par carte bancaire : ce qu'il faut savoir

La loi Naegelen a été créée pour contrer le phénomène. Elle prévoit « la mise en place d'un dispositif d'authentification à destination des opérateurs, qui permettra d'empêcher la réutilisation illicite d'un numéro légitime dans le but de l'afficher à l'utilisateur », détaille l'OSMP dans son rapport annuel. L'installation de l'infrastructure et le raccordement de l'ensemble des opérateurs ont été achevés le 1er juin dernier.