Certains courtiers estiment à 40% le nombre de dossiers refusés pour l'obtention d'un prêt immobilier. Des chiffres peu crédibles, tacle le patron de la Banque de France.

Selon plusieurs professionnels du crédit, la hausse des taux immobiliers empêchent de nombreux particuliers d'obtenir un financement. C'est notamment l'avis du courtier Olivier Lendrevie, président de Cafpi. Interviewé par France Info, il estime à 42% le nombre de dossiers envoyés « qui ont été refusés contre 15% en début d'année ».

La cause ? Le taux d'usure. Le TAEG, à savoir le taux d'intérêt « tout compris » d'un prêt immobilier (taux nominal, assurance et différents frais de dossier ou frais de courtage) ne peut pas dépasser aujourd'hui un taux de 2,57% pour les prêts de 20 ans et plus, et 2,60% pour les prêts de moins de 20 ans. Selon Olivier Lendrevie ce taux fixé par la Banque de France « empêche les Français d'emprunter 4 points au-dessous de l'inflation ».

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« Des chiffres peu crédibles »

Un argumentaire qui ne convainc pas du tout, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. « Certains courtiers qui réclament ce relèvement de taux de l'usure avancent un taux d'éviction (c'est-à-dire un refus de crédit de la part des banques, NDLR) de plus de 40% du crédit immobilier. Ces chiffres sont peu crédibles . D'ailleurs, aucune association représentant les emprunteurs et les familles n'a demandé le relèvement du taux d'usure. Nous sommes là aussi pour défendre l'intérêt des ménages et des emprunteurs », explique-t-il dans Ouest-France.

Pourtant, selon Olivier Lendrevie, « la grande nouveauté, c'est qu'on voit des gens avec des revenus beaucoup plus confortables qui se font rejeter à cause du coût de leur assurance emprunteur car ils ont plus de 45 ans ».

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De façon globale, la Banque de France n'observe pas non plus d'exclusion du marché des primo-accédants ou des ménages modestes. En juillet, « la part des emprunteurs primo-accédants dans l'accès aux crédits à l'habitat pour l'acquision d'une résidence principale demeure élevée au regard de l'historique, à 47% » pour le mois de juin, explique l'institution dans un communiqué publié mercredi.