Une étude du courtier Meilleurtaux montre que les demandes de crédit à la consommation ont augmenté de 10% entre 2022 et 2023. Et de plus en plus de ménages se tournent vers ce type de financement pour boucler leurs fins de mois.

2023, une année noire pour les ménages français ? Si l'inflation a légèrement baissé (4,9% selon l'Insee en 2023, contre 5,2% en 2022), le pouvoir d'achat des ménages français n'en a pas moins été malmené. Pour faire face à cette situation, de nombreux Français ont eu recours au crédit à la consommation, comme le révèle une étude du courtier Meilleurtaux publiée ce mardi 14 mai. Par rapport à 2022, les demandes ont ainsi augmenté de 10%, avec 396 000 dépôts de dossiers dans l'enseigne.

Premier enseignement : les ménages empruntent des montants plus faibles, et pour des durées légèrement plus courtes. En moyenne, le montant emprunté en 2023 était de 8020 euros sur 43 mois, contre 10 326 euros sur 45 mois en 2022.

56% des crédits conso répondent à un besoin de trésorerie

Mais une autre donnée montre bien les difficultés rencontrées par les ménages sur l'année passée : alors qu'en 2022, 48% des crédits à la consommation répondaient à un besoin de trésorerie de l'emprunteur, cette part grimpe à 56% en 2023, bien loin devant le crédit auto (25%), les prêts travaux (15%) et les prêts personnels affectés (4%).

« Nous observons que les demandes de trésorerie bondissent. L'augmentation des demandes de trésorerie (plus d'une demande sur deux) traduit bien les problématiques de liquidités des Français, les demandes n'étant plus liées majoritairement au financement d'un équipement », analyse Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.

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Et ces demandes de trésorerie émanent en majorité d'emprunteurs célibataires, dans 63% des cas. Ces derniers sont également majoritaires pour les crédits auto (40%). « Sur les projets de type trésorerie, on constate une hausse des profils mono-emprunteur car ce sont logiquement des profils plus « fragiles », qui subissent seuls les augmentations liées à l'inflation et doivent faire face à des problèmes de trésorerie », pointe la directrice de la communication de Meilleurtaux.

Et en termes de montants empruntés ? Sans surprise, les crédits auto sont en haut du classement, avec un montant moyen de 13 012 euros, suivis par les prêts travaux (11 642 euros en moyenne), les prêts personnels affectés (6630 euros en moyenne) et les prêts de trésorerie (4467 euros).

« L'inflation impacte les Français et l'évolution des montants moyens des prêts en est la preuve. Que ce soit pour des prêts de trésorerie ou un crédit automobile, ces hausses sont le reflet de la perte de pouvoir d'achat de Français. Espérons donc que la France passe sous la barre des 2% d'inflation cette année, comme le prévoit la Banque de France, la France », conclut Maël Bernier.