Le projet de loi de finances pour 2025 a acté la fin d'un avantage. Désormais, les particuliers qui font installer une chaudière à gaz ne bénéficieront plus la TVA réduite. Par conséquent, l'installation risque de coûter plus cher. Voici 5 questions pour y voir plus clair.

1 - Qu'est-ce qui a été annoncé ?

Le gouvernement a acté, dans son projet de loi de finances 2025, la fin de la TVA réduite pour les chaudières à gaz. Jusqu'à maintenant, elle était fixée à 5,5% ou 10% selon le type de chaudière, au moment de l'installation. Concrètement, cette TVA va être relevée à 20% l'année prochaine. En revanche, les travaux d'entretien ou de réparation sur les chaudières existantes ne sont pas concernés et resteront éligibles aux taux réduits.

« Ces mesures (...) mettent en cohérence les taux réduits de TVA avec l'objectif de décarbonation des modes de chauffage, justifie le gouvernement. Elles s'inscrivent, avec d'autres dispositifs incitatifs, comme le dispositif « MaPrimeRénov' », dans un objectif global de réponse aux problématiques de qualité énergétique du parc de logements et aux enjeux liés aux changements climatiques. »

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2- Est-ce une surprise ?

Pas vraiment. Cette mesure découle d'une directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments datant du 24 avril 2024. Elle précise qu'à partir du 1er janvier 2025, « les États membres ne fournissent aucune incitation financière pour l'installation de chaudières autonomes utilisant des combustibles fossiles ».

Par ailleurs, le gouvernement doit fournir, en particulier aux propriétaires ou aux locataires de bâtiments, « des informations sur (...) les instruments financiers permettant d'améliorer l'efficacité énergétique du bâtiment et sur le remplacement des chaudières à combustibles fossiles par des solutions de substitution plus durables », selon l'article 29 de cette directive.

En réalité, cela fait plusieurs années que l'État veut réduire leur nombre. Depuis 2023, les chaudières à gaz à très haute performance énergétique ont été exclues du dispositif « MaPrimeRenov' ». Et depuis cette année, elles ne sont plus éligibles aux certificats d'économies d'énergie (CEE).

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3- Quel est le prix d'une chaudière à gaz ?

Une chaudière à gaz standard coûte entre 500 euros et 2 500 euros, hors taxes, selon des chiffres fournis par Engie sur son site internet. À cela, il faut ajouter de 500 euros à 1 500 euros de frais d'installation et entre 120 euros et 190 euros de coût d'entretien annuel.

Pour une chaudière à gaz à condensation, il faut compter entre 3 000 euros et 5 000 euros, avec un coût d'installation de 290 euros à 1 000 euros et d'entretien annuel compris entre 80 euros et 175 euros. Quant à une chaudière à gaz basse température, elle coûte entre 1 000 euros et 3 000 euros, en plus des 2 000 euros à 5 000 euros d'installation et des 150 à 200 euros d'entretien par an.

Avec la fin de la TVA réduite, ces coûts d'installation risquent d'augmenter.

4- Combien de foyers se chauffent-ils au gaz ?

Pas moins de 12 millions de ménages utilisent le gaz pour se chauffer (5 millions en maisons individuelles, 3,5 millions en logements collectifs avec chauffage individuel et autant en chauffage collectif), selon les chiffres du gouvernement. Cela représente 40% des foyers.

5- Combien le gouvernement espère-t-il récupérer ?

Avec la fin de la TVA réduite sur les chaudières à gaz, l'État espère encaisser 200 millions d'euros. Au total, 3,5 milliards d'euros sont espérés avec des mesures fiscales sur l'énergie (hausse des accises sur l'énergie) et l'environnement (malus alourdi pour les véhicules polluants).