Un soutien qui n'en ai finalement pas vraiment un ? Les Certificats d'économie d'énergie (CEE) permettent aux particuliers de faire des travaux de rénovation énergétique en étant aidés. Mais cette aide pourrait finalement leur coûter cher. Explications.

Un dispositif censé soutenir les particuliers qui est finalement loin d'être un cadeau ? Si les Certificats d'économie d'énergie (CEE) permettent aux ménages de réaliser des travaux d'économie d'énergie en recevant une aide, paradoxalement, ce soutien impacte aussi négativement leurs finances.

Pour rappel, les CEE, c'est le dispositif qui oblige les vendeurs d'énergie (électricité, gaz, fioul...) à contribuer à la réalisation d'économies d'énergie. Pour cela, ces derniers subventionnent par exemple des travaux de rénovation énergétique, comme un changement de mode de chauffage, une isolation, l'installation de thermostats... Le problème, c'est qu'ils répercutent le coût de cette obligation sur les factures d'énergie.

Une étude réalisée par le cabinet Colombus Consulting pour plusieurs associations représentant les énergéticiens et repérée par Le Parisien, précise les conséquences pour les particuliers. Selon elle, les CEE ont actuellement « un impact direct sur les factures des consommateurs d'énergie estimé à un peu moins de 200 euros par an ».

Des centaines d'euros en plus sur les factures

Pire, la somme pourrait bien s'alourdir dans les années à venir. « Même le scénario le plus bas, la Stratégie française pour l'énergie et le climat (SFEC 1) à 1 250 TWhc/an, revient à doubler en seulement 5 ans le volume total de CEE demandé pendant l'ensemble des périodes précédentes », d'après Nicolas Goldberg, Associé Energie chez Colombus Consulting.

Résultat, dans l'optique où aucun autre élément des factures d'énergie ne change, « si les scénarios proposés par les pouvoirs publics sont retenus, le coût annuel des CEE pour un ménage français pourrait être de 450 euros par an à 912 euros par an », pointe l'étude du cabinet. Un constat alarmant, alors que les factures subissent déjà de nombreuses hausses ces dernières années, notamment l'électricité.

Très récemment, la Cour des comptes faisait le même reproche. « Les fournisseurs d'énergie répercutent les coûts nécessaires à l'obtention des certificats dans leurs prix de vente. Le coût associé aux CEE est donc supporté par les ménages et les entreprises du secteur tertiaire, s'apparentant sur le plan économique à une taxe sur l'énergie », regrettait-elle dans son rapport, tout en appelant à réformer le dispositif.

Rénovation énergétique : ce qui cloche avec les certificats d'économie d'énergie