A partir de jeudi, les tarifs réglementés du gaz explosent de 10%. Et ce n'est pas fini. Depuis plusieurs mois, les augmentations se succèdent. Mais il est possible de les éviter.

Un coup de massue. Dès ce jeudi, les tarifs réglementés de vente du gaz (TRV), fixés par les pouvoirs publics, grimpent d’environ 10% hors taxe. Une très mauvaise nouvelle pour le portefeuille des 3,2 millions de ménages concernés par les TRV distribués par les fournisseurs historiques comme Engie et les acteurs locaux (ES Energies Strasbourg, Gaz de Bordeaux ou Gedia en Eure-et-Loir par exemple). En juin, leurs prix avaient déjà grimpé de 4,4%.

Ces hausses d'ampleur sont liées en grande partie à la forte demande de gaz sur le marché mondial, en raison de la reprise économique, sachant que 99% du gaz consommé en France est importé. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a d’ailleurs laissé entendre qu’il faut se préparer à de nouvelles augmentations dans les mois à venir et donc à une facture encore plus salée. En moyenne, elle est déjà de 1 200 euros par an pour un ménage chauffé au gaz, soit près « d’un mois de salaire pour de nombreux Français », rappelle l’UFC-Que Choisir. Résultat, elle va encore gonfler d’une dizaine d’euros par mois.

Le consommateur pénalisé par le mode de calcul

Et contrairement aux tarifs réglementés de l'électricité, aménagés tous les semestres, les évolutions des tarifs du gaz sont annoncées de mois en mois, créant ainsi une volatilité importante pour les consommateurs. « Vous savez juste dix jours avant le mois à venir à quelle sauce vous allez être mangés en terme de tarification, et cela vous donne une quasi impossibilité d'avoir une prévisibilité budgétaire sur ce poste de dépense qui est relativement important. Cette augmentation est liée au mode de calcul de la CRE, qui répercute immédiatement le cours du gaz du marché », explique Antoine Autier, responsable adjoint du service des études de l’UFC-Que Choisir.

Selon cet expert, interrogé par MoneyVox, ce mécanisme fait que les TRV du gaz sont plus élevés que les offres dites de marché proposées par les fournisseurs historiques et par les fournisseurs alternatifs. « On ne peut qu’inciter les particuliers à quitter les tarifs réglementés du gaz. Ceux-ci vont d’ailleurs disparaître en juillet 2023 et il n’est déjà plus possible d’y souscrire », poursuit Antoine Autier. Jugés contraire au droit européen car constituant une « entrave à la réalisation d’un marché concurrentiel », la justice française, puis les parlementaires en 2019, ont acté l’extinction progressive des TRV du gaz.

Fin des tarifs réglementés, que faire ?

Les tarifs réglementés du gaz disparaissent le 1er juillet 2023, dans 2 ans donc. Les clients pour qui ces tarifs s’appliquent encore devront d'ici-là prendre une offre de marché chez un fournisseur alternatif ou chez leur fournisseur historique à l'image d'Engie. A défaut, ce dernier fera la bacule directement sur une autre offre. Il vous préviendra un mois à l'avance avec les nouvelles conditions du contrat. Si vous n'êtes pas satisfait, il est possible d'aller chez un fournisseur concurrent, et ce à tout moment et sans préavis.

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Des offres plus intéressantes

Résultat, 70% des 10,7 millions de foyers équipés en gaz ont déjà opté pour une des multiples offres de marché proposées par une vingtaine de fournisseurs. « Ces derniers négocient des contrats sur le long terme ce qui leur permet d’avoir des offres financièrement plus intéressantes avec des tarifs bloqués jusqu'à 3 ans assurant une meilleure visibilité aux clients », indique Antoine Autier.

Selon le dernier observatoire de la CRE, il est ainsi possible d’avoir des propositions tarifaires jusqu’à 13% moins cher que le TRV pour un ménage qui se chauffe au gaz et -5% pour un client qui utilise le gaz pour sa cuisine. Même le prix des offres vertes de gaz naturel peut être moins élevé que les TRV ! Les 3,2 millions de clients abonnés aux tarifs réglementés du gaz ont clairement tout intérêt à changer d’offre, et ce en restant chez leur opérateur historique ou en choisissant un fournisseur alternatif.

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« Changer de fournisseur est gratuit. Seule démarche à accomplir : souscrire un contrat auprès du nouveau fournisseur choisi. La résiliation de l'ancien contrat est automatique. Lorsque je change de fournisseur, je ne suis pas engagé sur la durée. Je peux ensuite changer de nouveau sans frais et sans délais », précise le médiateur de l’énergie qui propose sur son site un comparateur d’offres.

Donc même si un client opte pour un contrat de gaz garanti sur plusieurs années, il est libre à tout moment d’en changer. La clef pour faire des économies, c’est de « comparer régulièrement les offres », appuie Antoine Autier. Dans ce contexte, l’UFC que Choisir vient de lancer une nouvelle campagne « Energie moins chère ensemble » jusqu’au 20 septembre. Lors de son dernier achat groupé, réalisé en 2019, l’UFC avait obtenu, pour les particuliers qui s’étaient inscrits, une réduction de 16% par rapport au tarif réglementé HT du gaz.