L'offre énergie du géant de la grande distribution va imposer à ses clients de passer sur une offre à tarification dynamique contre un abonnement mensuel de 6 euros. Problème, si des garde-fous seront en place jusqu'à fin 2021, dès 2022 la facture pourrait s'avérer plus salée que celle aux tarifs réglementés. Surtout, si vous ne pouvez pas consommer aux heures creuses de la journée.

Leclerc succombe à la mode du moment : la tarification dynamique pour son offre d'électricité. Ce procédé de tarification, qui consiste a faire varier le prix en fonction de l’état de l’offre du marché, va même devenir obligatoire pour les 100 000 clients du groupe de grande distribution. « Nous procéderons donc automatiquement à la résiliation de votre contrat actuel, qui prendra fin au terme d’un préavis de 90 jours soit le 15 octobre 2021 », a écrit Leclerc à ses abonnés actuels. Seul option, se reporter sur la tarification dynamique.

Dans ce procédé, l'électricité est vendue à prix coûtant et le fournisseur se rémunère grâce à une marge incluse dans le prix de l’abonnement (6 euros chez Leclerc), contrairement aux tarifs réglementés (TRV) qui évoluent sur le prix du kilowattheure. Leclerc promet un gain de 15%. Problème, la tarification dynamique suscite des réticences chez les observateurs du secteur. Elle revient peu ou prou à appliquer les heures pleines / heures creuses, pourtant décriées, et à consommer la nuit et l'après-midi en priorité.

« Les offres à tarification dynamique offrent un potentiel important pour mieux consommer, explique Thierry Forien, directeur de E.Leclerc énergies, au Parisien. (...) Pour protéger nos clients dans une phase d’apprentissage et dans un contexte de marché de prix élevés, nous appliquerons un plafond jusqu’au 31 décembre 2021. Les tarifs ne pourront ainsi excéder le tarif réglementé. En 2022, un nouveau plafonnement 10% au-dessus des TRV sera mis en place. Nous envisageons de proposer une assurance facultative qui permettrait de sécuriser la gestion de son compte, sur une base mensuelle. »

La même technique que les opérateurs téléphonique

La pratique de Leclerc n'est pas illicite a confirmé le médiateur de l'énergie au Parisien : « On ne peut effectivement pas s‘opposer à la résiliation unilatérale de ce type de contrats, tant que le fournisseur prévient avant par courrier ou mail. » Une pratique qui rappelle celle utilisée par les opérateurs téléphoniques SFR ou Bouygues pour augmenter le tarif de leurs forfaits les plus avantageux.

Pour tirer profit d’une offre à tarification dynamique, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) indique que le consommateur doit être capable de réduire sa consommation au maximum lors des pics de prix (généralement en période de froid intense) et pendant le reste de l’année, de transférer une partie de sa consommation vers les moments de la journée où les prix sont le moins élevés. « Ainsi il peut être risqué pour un consommateur au chauffage électrique, s’il ne dispose pas d’alternative, de souscrire une offre à tarification dynamique », met en garde la CRE. L’Union européenne impose à tous les fournisseurs d’intégrer dans leurs portefeuilles ce type d’offres d’ici au 1er janvier 2022.

Electricité : consultez les offres de notre partenaire