Vous n'avez pas la possibilité technique, financière ou simplement pas envie d'installer des panneaux photovoltaïques sur votre toiture ? Voici plusieurs solutions moins chères pour pouvoir exploiter quand même l'énergie solaire.

En ce moment, le photovoltaïque a la cote. Au 1er juin, plus d'un million d'installations étaient raccordées au réseau. Celles qui permettent d'autoconsommer une partie de l'électricité produite, mises sur les toits, sont particulièrement courantes dans les maisons individuelles.

Un bémol, il faut remplir certaines conditions pour que l'installation soit rentable : avoir un toit correctement ensoleillé, qu'il puisse techniquement accueillir les panneaux photovoltaïques, plutôt orienté sud... Et avec une mise de départ estimée à 8 000 euros pour une petite installation de 3 KWc, l'investissement n'est pas à la portée de tous. Il existe cependant des solutions moins chères pour utiliser l'énergie solaire.

Les kits solaires

Les kits solaires sont beaucoup plus abordables que les panneaux photovoltaïques en toiture : on observe des tarifs allant de moins de 100 euros à 900 euros. Une différence de tarif due au niveau de la puissance, qui correspond à « la production électrique possible sous un ensoleillement maximum, en fonction de la région d'installation, 1 kWc peut produire entre 850 kWh et 1 350 kWh d'électricité à l'année », précise EDF.

Il en existe plusieurs types : des kits solaires à mettre sur la toiture (s'ils sont installés par un professionnel reconnu garant de l'environnement, ils peuvent alors donner le droit à la prime à l'autoconsommation et à la revente du surplus à EDF OA), ou à fixer au sol. Il y a aussi des kits nomades ou autonomes.

Encore plus simple, les kits plug and play ont juste besoin d'être branchés. « C'est souvent une solution facile pour débuter l'autoconsommation si on a peu d'espace ou que l'on ne veut pas encore se lancer dans des travaux », indique EDF sur son site internet.

« J'en ai vu autour de 60 / 70 euros récemment. C'est une première approche intéressante et étant donné ces tarifs, je ne comprends pas pourquoi tout le monde ne se lance pas »

« Les prix ne font que baisser, pour les moins chers, j'en ai vu autour de 60/70 euros récemment. C'est une première approche intéressante et étant donné ces tarifs, je ne comprends pas pourquoi tout le monde ne se lance pas, explique Antoine Martin, salarié d'une société faisant du photovoltaïque et qui a installé des panneaux photovoltaïques chez lui. Pour un coût de 1 800 euros environ, j'avais fait le calcul d'un retour sur investissement à 3 ans. C'était peut-être optimiste, je pense que ce sera plus 4 ou 5 ans. »

A condition toutefois de pouvoir changer ses habitudes en programmant son ballon d'eau chaude, ses machines à laver ou encore son lave-vaisselle en début d'après-midi... Objectif : maximiser son taux d'autoconsommation. C'est encore plus vrai lorsque l'énergie non consommée ne peut pas être revendue.

« Afin de savoir si ce type de kit est adapté à votre logement, pensez à regarder les avis sur les panneaux solaires plug and play. En effet, certains consommateurs les trouvent suffisants quand d'autres aimeraient pouvoir produire plus d'électricité », conseille EDF.

Les avantages ? L'investissement de départ est beaucoup moins conséquent, l'installation facile et si les panneaux sont posés au sol ou à moins de 1,80 m de hauteur, il n'est pas nécessaire de déposer une déclaration préalable de travaux en mairie.

Les inconvénients : forcément, la production d'énergie sera moins conséquente. Il n'est souvent pas possible de revendre l'électricité non consommée qui est parfois réinjectée gratuitement sur le réseau. Attention aussi à prévoir le branchement sur un circuit dédié et à la provenance et à la qualité de l'équipement pour ne pas risquer un problème électrique.

Des solutions à faire soi-même...

Sur internet, les tutos ne manquent pas pour fabriquer des équipements utilisant l'énergie solaire comme des fours solaires, des séchoirs, des chauffe-eaux... Ils sont même parfois réalisables avec des matériaux de récupération. L'association low tech lab en est l'une des spécialistes. Elle compile de nombreuses solutions selon le niveau de difficulté et ses membres donnent des conseils aux intéressés. Certaines entreprises, comme Solar brother, mettent également en ligne des plans de construction.

« J'ai vu des témoignages de personnes qui arrivaient à produire 30 à 40% de leur consommation d'eau chaude grâce à un chauffe-eau solaire fait maison, mais il faut savoir que cela nécessite des connaissances pour le construire et également en plomberie une fois l'équipement terminé », raconte Antoine Martin.

Certaines associations, comme Solaire en Nord, dont l'objectif est de faire la promotion de l'énergie solaire et de lutter contre les arnaques, s'en servent de manière pédagogique. « Nous avons fabriqué des fours solaires nous-même que nous montrons lors d'événements. Nous organisons aussi des animations avec les enfants de fabrication de mini-fours solaires en carton pour qu'ils puissent faire fondre du chocolat », détaille Etienne Vaudet, chargé de mission.

... Ou à acheter

Pas le temps ou l'envie de tenter l'expérience ? Il est possible d'acheter certains de ces équipements dans certains magasins ou en ligne. Des associations organisent des achats groupés pour faciliter ces achats et / ou faire baisser les prix. Solaire en nord en a organisé un en juillet pour des tubes solaires permettant de cuir de la nourriture, à un prix qui variera entre 90 et 150 euros.

« Nous avons commandé une douzaine de tubes solaires la dernière fois. J'en ai un personnellement et ça marche très bien, la chaleur monte jusqu'à 200 degrés. Il m'arrive de laisser des légumes cuire le matin pour le repas du midi. Il ne faut pas compter sur un gain économique, mais c'est une approche énergétique et de cuisson douce intéressante », explique Etienne Vaudet.

Et le matériel solaire existant ne s'arrête pas à la cuisine : on peut trouver des guirlandes, caméras, lampes, chargeurs... Pour minimiser l'impact sur l'environnement, il faut toutefois garder en tête l'importance d'acheter des équipements utiles.

Les avantages : une solution peu onéreuse et la satisfaction de l'avoir construit et / ou d'en voir les bénéfices concrets.

L'inconvénient : une production d'énergie peu conséquente la plupart du temps.

Les panneaux solaires thermiques

Moins courants que les panneaux photovoltaïques, les panneaux solaires thermiques permettent d'obtenir une partie de l'eau chaude consommée par le foyer. Ces installations ont l'avantage de moins perdre en efficacité avec le temps. « Les installations sont aussi plus petites, 4 m2 peuvent suffire, remarque Etienne Vaudet (Solaire en Nord), mais les prix sont plutôt équivalents au photovoltaïque, il y a moins d'installateurs, c'est plus difficile techniquement et le retour sur investissement est compliqué à calculer. »

L'autoconsommation collective

Ils sont loin derrière les plus de 500 000 installations d'autoconsommation individuelle, mais les projets d'autoconsommation collective se multiplient en France. Au deuxième trimestre 2024, il y avait 454 opérations actives, avec en moyenne deux producteurs et 11 consommateurs.

Electricité : autoconsommer grâce à des panneaux photovoltaïques, vraiment un bon plan ?

L'autoconsommation collective signifie que de l'électricité produite localement est partagée entre un ou plusieurs producteurs et un ou plusieurs consommateurs, dont l'éloignement ne doit pas dépasser 2km ou 20km en zone rurale. Les participants peuvent être des particuliers, des collectivités, des entreprises. Ils s'engagent en tant que producteurs et consommateurs de cette énergie, ou bien seulement l'un ou l'autre. Le projet peut être mené dans un immeuble, une copropriété, un quartier ou une zone d'activités.

Etudes à faire réaliser en amont, financements, lieux où installer les panneaux, consommateurs et producteurs à trouver, mettre au point les contrats... Mener un projet de ce type nécessite du temps et des compétences. Souvent, il est à l'initiative des collectivités, qui portent à elles seules plus de 60% des opérations d'autoconsommation collective, selon Enedis. Mais des particuliers se réunissent de plus en plus en collectif pour monter des projets d'autoconsommation collective.

C'est le cas, par exemple, des Centrales villageoises. Leurs objectifs, « faire vivre des sociétés citoyennes, avec une gouvernance bénévole et un modèle « un actionnaire une voie », pour développer les énergies renouvelables sur leur territoire. Une association nationale et 70 sociétés centrales villageoises forment un réseau. Souvent, ce sont des bénévoles militants qui se rassemblent pour porter un projet. Aujourd'hui, il y a un essor de l'autoconsommation collective, beaucoup sont sur le développement du solaire photovoltaïque, car le modèle d'obligation d'achat garantie des revenus et une pérennité pendant 20 ans, ce qui rassure les banques », détaille Benoît Gonsolin, président des Centrales villageoises du Trièves, vice-président de l'association des centrales villageoises.

Les avantages : des projets collectifs, un investissement moins important, la dimension locale...

Les inconvénients : des démarches administratives importantes, le temps et l'énergie nécessaire pour monter et faire vivre ces projets.

Investir dans un projet photovoltaïque

Enerfip, Lendosphère, Lumo... Plusieurs plateformes proposent du financement participatif pour des projets tournés autour des énergies renouvelables, dont le photovoltaïque. « Si ce type de financement ne permet généralement pas une participation à la gouvernance des citoyens investisseurs, elle permet l'appropriation citoyenne des enjeux énergétiques à travers la prise de titres financiers », précise le site photovoltaïque.info. Certains énergéticiens comme TotalEnergies ou EDF proposent aussi des opérations de ce type.

Attention tout de même, car même si les gains potentiels sont parfois importants (de 5 à 9,5%), il y a un risque de perdre le capital investi si le projet ne fonctionne pas. Vous pouvez également lire sur le forum de Moneyvox le retour d'expérience de certains lecteurs pas franchement convaincus.

Les avantages : les gains potentiels, les mises de départ faibles, dès 10 euros.

L'inconvénient : c'est un investissement risqué.

Crowdfunding : présentation et réglementation

Des solutions solidaires

Des initiatives voient le jour pour lutter contre la précarité énergétique. Les centrales villageoises du Trièves expérimentent plusieurs solutions solidaires. L'autoconsommation en auto installation, par exemple. Des bénévoles de l'association ont été formés à installer des panneaux photovoltaïques, parfois de seconde main chez des particuliers, à moindre coût, ou gratuitement.

Dernièrement, un projet d'autoconsommation collective solidaire est aussi lancé. Il s'agit de redistribuer gratuitement l'électricité non consommée de propriétaires de panneaux photovoltaïques à vingt familles en situation de précarité énergétique. Le but à terme, réduire leurs factures d'électricité de 250 euros par an.

Concept similaire du côté des Associations pour la mutualisation d'une énergie de proximité (Amep) qui permettent aux propriétaires de panneaux photovoltaïques de donner à leurs voisins le surplus d'énergie produite. Il en existe plus d'une vingtaine en France. « Les Amep sont encore peu répandues, mais les premières expériences montrent une baisse de 10 à 20% des factures d'électricité grâce aux dons de généreux particuliers », peut-on lire sur le reportage de France 3 consacré à ces associations.