A ce stade, personne ne sait à quel pourcentage sera revalorisé la retraite complémentaire Agirc-Arrco au 1er novembre 2023, prochaine échéance de revalorisation annuelle. Les négociations sont en cours mais les premières tendances seraient une hausse contenue entre 4,6% et 5%. La décision doit intervenir mercredi 4 octobre.

Cette fois, le timing est défavorable pour l'Agirc-Arrco. Voici un an, l'annonce de la revalorisation annuelle de la pension complémentaire des ex-salariés du privé tombait à pic : le gouvernement venait de budgéter une hausse de « seulement » 0,8% pour la retraite de base, ce qui s'ajoutait aux 4% anticipés en juillet 2022. Ainsi, à l'automne dernier, en choisissant de booster le point Agirc-Arrco de 5,12%, le plus imposant des régimes complémentaires avait le beau rôle.

Et cette année ? Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est cette fois empressé de dévoiler la future hausse applicable à l'ensemble des régimes de base : +5,2% en janvier 2024.

Retraite minimum, hausse de 5,2%, Agirc-Arrco... Quand votre pension va-t-elle augmenter ?

L'Agirc-Arrco fera-t-il aussi bien pour sa revalorisation annuelle programmée au 1er novembre ? A priori, cela sera un peu moins que les 5,2% des régimes de base (la pension versée par la Cnav, le Service des retraites de l'Etat, SRE, la CNRACL ou encore la CNAVPL).

Pour la revalorisation annuelle du point Agirc-Arrco, l'accord paritaire prévoit - en simplifiant - une évolution basée sur l'évolution des prix (l'inflation) et des salaires (via le « salaire moyen par tête »). Reste une marge de manœuvre : plus ou moins 0,2 point, afin de gérer l'équilibre financier du régime.

« On ne peut pas faire moins que le gouvernement »

Résultat de cette complexe formule ? Les premières projections tournent autour de 4,6% ou 4,8%. Plus concrètement, les organisations patronales - qui cogèrent le régime complémentaire avec les syndicats de salariés - proposent pour l'heure 4,6%, selon Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO. Mais les syndicats ne l'entendent pas de cette oreille : « Il nous semble que l'on ne peut pas faire moins que le gouvernement. Il faut aller au moins jusqu'à 5,2% », appuie Michel Beaugas, auprès de MoneyVox, à la sortie de l'avant-dernière réunion de négociation.

Même son de cloche du côté de la CGT, selon les propos de Denis Gravouil rapportés dans Capital : « Si on n'est pas au niveau de 5,2%, ce serait incompréhensible. Les projections [de l'Agirc-Arrco] montrent que nous avons les moyens de le faire. »

Trois options : 4,6%, quasi 5%, ou 5,2% ?

Alors, option 1, 2, ou 3 ? Option 1 : 4,6%, la proposition du patronat. Option 2 : un pourcentage plus proche de 5%, en sachant que les dernières prévisions de l'Insee annoncent une inflation à 4,9% sur un an en septembre et à 5% sur l'ensemble de l'année 2023. Option 3 : les 5,2%, comme pour les retraites de base.

Difficile à dire. Les négociations sont en cours. Nul ne sait à ce stade quel sera le pourcentage retenu. Car les négociations ne portent pas que sur la revalorisation annuelle du point Agirc-Arrco mais aussi sur l'accord à plus long terme, et sur l'application de la réforme des retraites... dont l'épineuse question de la gestion du malus Agirc-Arrco (suppression uniquement pour les nouveaux ou pour les nouveaux et anciens ?).

L'option 2, celle d'une revalorisation très légèrement inférieure à 5%, est à ce stade la plus probable. Mais les négociations sont loin d'être proches d'un accord. Fin du suspense le merecredi 4 octobre... sauf si les organisations patronales et salariales ne parviennent pas à accorder leurs violons.