Le gouvernement rehausse sa prévision de croissance en 2021 à 6,25%, au lieu de 6% jusque-là, a annoncé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire lundi à l'Assemblée nationale, alignant la prévision gouvernementale sur celle de l'Insee. Le ministre a aussi détaillé le coût supplémentaire engendré par l'extension du chèque énergie et par le « bouclier tarifaire » face à l'envolée des prix du gaz et de l'électricité.

« La croissance est forte, elle est solide, elle est dynamique, nous réviserons donc la prévision de croissance pour 2021 de 6 à 6,25%. Nous retrouverons en décembre 2021 le niveau d'activité d'avant-crise », a souligné Bruno Le Maire devant les députés qui entamaient lundi après-midi la dernière saison budgétaire du quinquennat. La Banque de France table quant à elle sur une croissance de 6,3% en 2021.

« Notre déficit public ne dépassera pas 5% en 2022 en incluant le plan d'investissement et les mesures répondant à la hausse du prix de l'énergie », a aussi indiqué Bruno Le Maire. Encore incomplet, le budget 2022 présenté aux députés prévoit une croissance de 4% et un déficit de 4,8% du PIB, mais le gouvernement avait laissé entendre que le déficit pourrait augmenter avec l'ajout de plusieurs mesures dont le plan d'investissement « France 2030 » qu'Emmanuel Macron doit dévoiler mardi.

Prix de l'énergie : l'Etat prévoit un « effort financier »

Bruno Le Maire a en outre souligné « l'effort financier » de l'Etat pour « protéger » les Français face à l'augmentation des prix de l'énergie. Ces mesures coûteront « 600 millions d'euros pour le chèque énergie, et 5 milliards d'euros pour la baisse de la fiscalité (sur l'électricité) à supposer que les prix du gaz, qui tirent ceux de l'électricité, n'augmentent pas davantage », a-t-il détaillé. « Ce sont des mesures coûteuses mais ce sont des mesures nécessaires pour protéger les ménages les plus modestes », a insisté le locataire de Bercy.

Bruno Le Maire a évoqué trois principaux risques pour la croissance : un « risque systémique » avec une « rivalité exacerbée entre nations au risque d'un conflit entre la Chine et les Etats-Unis »; la menace de « l'inflation » pour la vie quotidienne des Français; et la « pénurie de main-d'œuvre » en raison de difficultés de recrutement dans le bâtiment, la restauration, l'hôtellerie...