La flambée des prix de l'énergie fait mal. Et malgré les dispositifs exceptionnels mis en place par l'Etat, le pouvoir d'achat des ménages a diminué de 720 euros en moyenne entre janvier 2021 et juin 2022, selon une étude de l'Insee. Explications.

Que vous a coûté la hausse des prix de l'énergie ? Dans une étude publiée ce lundi, l'Insee quantifie la perte de pouvoir d'achat des ménages entre janvier 2021 et juin 2022 suite à la flambée de 18% des prix de l'énergie (carburant, fioul, gaz, électricité...) durant cette période.

Pour limiter les effets de cette hausse, des dispositifs ont été mis en œuvre pour soutenir les particuliers. D'une part, pour soutenir leur revenu, un bonus exceptionnel de 100 euros du chèque énergie en direction des foyers modestes ainsi qu'une indemnité de 100 euros à destination des personnes percevant moins de 2 000 euros nets mensuels, dite prime inflation, ont été mis en place fin 2021.

Au même moment, d'autres mesures non ciblées ont profité à tous comme la mise en place d'un bouclier tarifaire sur les tarifs réglementés de l'électricité et du gaz. A partir d'avril 2022, une remise à la pompe de 18 centimes par litre a été instaurée sur l'ensemble des carburants.

720 euros de revenus en moins

Selon les calculs de l'Insee, malgré ces différents dispositifs, le revenu disponible moyen des ménages est de 720 euros plus bas que ce qu'il aurait été si les prix étaient restés ceux de 2020, soit un recul de 1,3%. Et si tous les ménages sont affectés, ceux qui vivent hors unité urbaine le sont encore plus, car ils consomment plus de carburants. « Leur perte de revenu disponible corrigé des dépenses énergétiques est, après versement des aides, de 910 euros en moyenne sur la période (– 1,7%), contre 780 euros dans les unités urbaines de moins de 20 000 habitants (– 1,6%), 650 euros dans les unités de 200 000 à moins de 2 millions d'habitants (– 1,2%), ou encore 580 euros pour les ménages vivant dans l'agglomération de Paris (– 0,8%) », détaille l'étude de l'Insee.

Autre enseignement : la perte de revenu est proportionnellement plus forte pour les plus modestes, malgré les aides. Les ménages les plus pauvres perdent 300 euros en moyenne au cours de ces 18 mois et les 10% les plus aisés 1 230 euros. Mais les dépenses d'énergie représentent pour les ménages les plus modestes une plus grosse part de leur revenu : 14% pour les 10% les plus pauvres, contre 5% pour les 10% de ménages les plus aisés.

« En proportion de leur revenu, la hausse des prix de l'énergie entraîne donc une plus forte baisse du revenu disponible des plus modestes entre janvier 2021 et juin 2022, de -2,3% pour les 30% les plus modestes, contre -1,2% pour les 30% des ménages les plus aisés », rapporte l'Insee.

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