La Banque de France a relevé mardi à 1,1% sa prévision de croissance pour l'économie française en 2024, contre 0,8% attendu jusqu'à présent, alors que la poursuite du ralentissement de l'inflation redonne progressivement du pouvoir d'achat aux ménages.

La prévision pour 2025 est maintenue inchangée, avec une progression attendue de 1,2% du produit intérieur brut (PIB), mais revue en légère baisse de 0,1 point à 1,5% pour 2026, a indiqué la banque centrale en présentant ses nouvelles projections macroéconomiques.

Cette année, le produit intérieur brut (PIB) serait tiré par le commerce extérieur, tandis que la consommation des ménages, pilier traditionnel de la croissance française, resterait atone. Il devrait aussi bénéficier, mécaniquement, de la révision à la hausse des chiffres de 2023 et début 2024 effectuée par l'Institut national de la statistique (Insee).

Un contrecoup attendu au 4e trimestre

Si le troisième trimestre devrait profiter des retombées positives des Jeux olympiques et paralympiques, un « contrecoup » est attendu sur les trois derniers mois de l'année, selon la Banque de France.

En 2025, à la faveur du reflux de l'inflation qui redonne du pouvoir d'achat aux ménages et d'une hausse des salaires réels, la consommation devrait prendre le relais du commerce extérieur comme principal moteur de la croissance.

Après avoir atteint 5,7% en 2023, le rythme de l'inflation ralentirait à +2,5% en 2024 puis +1,5% en 2025 grâce à la hausse annoncée des prix régulés de l'électricité. Il y aurait un léger rebond à 1,7% en 2026, mais la hausse des prix resterait sous la cible idéale fixée à 2% par la Banque centrale européenne (BCE).

La Banque de France a toutefois prévenu que ces projections étaient sujettes à d'importants aléas, en premier lieu l'incertitude politique en France qui suscite des comportements attentistes chez les ménages et les entreprises.

La présentation du budget repoussée

Alors que le nouveau Premier ministre Michel Barnier continue d'oeuvrer à la formation de son gouvernement, la présentation du budget au Parlement pourrait être retardée d'une semaine au 9 octobre, une date envisagée par Matignonn au lieu du 1er, comme le recommande la loi organique.

Des efforts importants sont attendus pour redresser des finances publiques fortement dégradées, sans qu'il soit précisé à ce stade si le gouvernement procédera à des coupes significatives dans les dépenses, à une hausse d'impôts ou à un mélange des deux.