Importés des pays anglo-saxons, les mini-prêts instantanés permettent d'emprunter entre 100 et 3 000 euros, selon les prêteurs, et d'obtenir l'argent instantanément ou très rapidement.

Ils sont présentés, selon les cas, comme une avance sur salaire, un « coup de pouce », un moyen de financer un achat coup de cœur ou une alternative au découvert bancaire pour boucler une fin de mois.

Ces mini-prêts sont accessibles en ligne, via un site web ou une application mobile. Pour réduire les formalités et accélérer l'octroi, les prêteurs vous proposent de partager avec eux votre historique de compte bancaire. En raison de leur durée de remboursement très courte, ils échappent en partie aux contraintes réglementaires qui pèsent sur la distribution des crédits à la consommation, en matière d'information précontractuelle, de vérification de la solvabilité des emprunteurs ou de niveau de frais.

Attention : ces mini-crédits instantanés coûtent en général très cher.

Les caractéristiques des mini-prêts instantanés

Des montants limités et remboursables à court terme

C'est une des différences des mini-prêts avec les crédits conso traditionnels : les sommes qui peuvent être empruntées sont limitées. Elles commencent généralement à 100 euros et ne dépassent pas 3 000 euros. Il s'agit, en effet, de prêts à très court terme : le délai de remboursement est généralement de 3 mois, parfois moins.

Un octroi simplifié

L'un des intérêts des mini-prêts instantanés, mis en avant par les distributeurs, est d'obtenir une réponse quasi-immédiate à la demande de crédits, sans justificatifs à fournir. Pour simplifier l'octroi, les prêteurs demandent à l'emprunteur de leur donner un accès à l'historique en ligne de ses comptes, en fournissant de manière sécurisée ses identifiants bancaires. Grâce aux données collectées, ils sont ensuite capables d'évaluer sur le champ sa capacité à rembourser.

Une disponibilité rapide

Une fois le feu vert donné, l'emprunteur reçoit le virement des fonds sur son compte bancaire, immédiatement ou très rapidement, généralement dans les 24 heures.

Qui propose des mini-prêts instantanés ?

Début 2024, le marché français des mini-prêts instantanés compte trois types d'acteurs.

Un établissement de crédit spécialisé :

  • FLOA, filiale de BNP Paribas, commercialise des crédits Coup de Pouce, en direct, ou via ses partenaires, l'établissement de paiement Sumeria (ex Lydia) et le site d'e-commerce Cdiscount.

Des banques de détail :

  • BoursoBank, filiale de SG (ex Société Générale), propose le prêt Clic, à destination unique de ses clients.
  • LCL distribue Flex, un crédit instantané destiné à ses clients et accessible exclusivement sur son application mobile.

Un acteur spécialisé :

  • Finfrog

Combien coûte un mini-prêt instantané ?

Les frais facturés aux usagers des mini-prêts instantanés sont considérés comme « négligeables », ce qui leur permet aussi d'échapper au cadre réglementaire du crédit à la consommation. Rapportés aux montants empruntés et à la durée de remboursement, ils sont toutefois plus élevés qu'un prêt personnel classique et même qu'un découvert autorisé.

Les frais facturés par les prêteurs sont généralement calculés en proportion du montant emprunté : entre 2 et 4%, selon les acteurs et les montants. Seuls BoursoBank (de 5 à 20 euros, selon le montant emprunté) et LCL (de 2 à 20 euros) facturent des frais fixes.

En avril 2022, face à certaines dérives, l'ACPR (1), le régulateur du secteur financier, a rappelé aux acteurs de ce marché qu'ils étaient soumis au respect de la réglementation sur les taux d'usure.

Les mini-prêts instantanés dans le viseur du régulateur

Enfin, en cas de difficultés de remboursement, les emprunteurs s'exposent à des frais de retard qui, dans l'immédiat, ne sont pas plafonnés.

Les critiques à l'égard des mini-prêts instantanés

Dans une enquête publiée en avril 2021, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a dénoncé le coût jugé « hallucinant » de ces mini-prêts, au regard du service rendu. Selon ses calculs, le taux annualisé d'un mini-prêt instantané de 100 euros s'échelonnait, à cette date, de 21% à 2 234%, généralement en raison du coût important, rapporté à la somme empruntée, de l'option express, permettant de recevoir l'argent instantanément. Des niveaux de taux qui seraient illégaux si ces mini-prêts étaient considérés par la réglementation comme des crédits à la consommation, puisque dépassant le taux de l'usure. Dans la foulée, UFC-Que Choisir a déposé une plainte pour pratiques commerciales trompeuses contre Bling, Cashper et FLOA, trois acteurs du marché.

Le 1er avril 2022, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, régulateur du secteur financier en France, a publié un communiqué rappelant deux règles :

  • les professionnels distribuant ces mini-prêts doivent disposer d'un agrément et donc être répertoriés au Registre des agents financiers (Regafi) ;
  • les frais facturés, coût de l'option instantanée inclus, doivent respecter la réglementation sur l'usure.

A la suite de ce rappel à l'ordre, Bling, qui ne bénéficiait d'aucun agrément financier, a interrompu, « momentanément", ses activités. Au 21 juin 2024, elles n'avaient pas repris. FLOA, de son côté, a modifié la facturation de l'option instantanée de ses prêts Coup de pouce, afin de faire passer leur coût sous le seuil de l'usure. Cashper, enfin, annonce sur son site web avoir "suspendu ses crédits pour une durée indéterminée".

(1) Autorité de contrôle prudentiel et de résolution

Vincent MIGNOT
Vincent MIGNOT

Après une maîtrise d’Histoire puis une maîtrise en Sciences de l’information et de la communication, Vincent MIGNOT devient journaliste en... Lire la suite

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