Plusieurs associations de défense des consommateurs dénoncent les nouvelles règles qui s'appliqueront au chèque énergie. La fin de l'envoi automatique privera de nombreux ménages de cette aide alors qu'ils vivent déjà sous le seuil de pauvreté. Pourtant, une autre méthode est possible selon elles.

La prochaine campagne du chèque énergie s'annonce très difficile, dénoncent la CLCV, la Cnafal et l'Unaf, plusieurs associations de défense des consommateurs. En cause, les nouvelles règles annoncées en 2025 pour obtenir cette aide que va de 48 à 277 euros et qui sert à payer une partie des factures d'énergie.

Pour l'obtenir, en plus de respecter les conditions de ressources (un revenu fiscal de référence de 11 000 euros par an pour une personne seule), « il faudrait potentiellement (...) s'inscrire systématiquement sur une nouvelle plateforme numérique, pour y communiquer son numéro de PDL (point de livraison électrique), le numéro fiscal du titulaire du contrat de fourniture d'énergie, et justifier son lieu de domicile », alertent les associations.

Chèque énergie : pourquoi vous ne le toucherez plus automatiquement ?

Vers une hausse du taux de non-recours ?

Problème, ce type de plateforme augmente drastiquement le taux de non-recours. « Nos organisations considèrent que les bénéficiaires du chèque énergie, 20% de la population, soit 5,6 millions de ménages, vivant souvent sous le seuil de pauvreté, ne doivent pas être les victimes de la fin du versement automatique du chèque énergie Les associations de consommateurs ont le sentiment que le gouvernement complexifie volontairement l'accès au chèque énergie pour réaliser des économies budgétaires au détriment des plus démunis. »

« Seuls 3% des nouveaux bénéficiaires potentiels du chèque énergie en 2024 l'ont obtenu à ce jour »

Pour le chèque énergie 2024, une plateforme est déjà ouverte, afin que les ménages oubliés en 2024 puissent déposer une demande. « D'après les chiffres qui nous ont été communiqués par l'administration, seuls 3% des nouveaux bénéficiaires potentiels du chèque énergie en 2024 l'ont obtenu à ce jour », dénoncent les associations « Cette situation confirme les fortes craintes que nous avions formulées auprès de l'administration ministérielle, compte tenu du manque de communication et de la difficulté pour les ménages concernés à s'inscrire sur la plateforme numérique mise en place. »

Un envoi automatique possible

Les associations demandent que l'envoi du chèque énergie continue d'être automatique, grâce au croisement entre le revenu fiscal de référence et le nombre de parts fiscales des ménages. Selon les associations, de cette manière, il serait possible « d'identifier tous les foyers dont le revenu fiscal de référence est inférieur au plafond de 11 000 euros par unité de consommation et ainsi de les protéger d'un risque supplémentaire de perte de pouvoir d'achat, d'autant que des hausses de taxes sont prévues sur l'électricité. »

Autre revendication, une revalorisation du chèque énergie, alors que le montant moyen reçu par foyer est aujourd'hui de 150 euros pour couvrir le coût de l'augmentation des taxes et l'inflation connue sur les prix de l'énergie depuis 2019 et soutenir les plus modestes. Elles demandent également que la période d'ouverture de la plateforme de demandes pour ceux qui ont été oubliés en 2024 soit prolongée. Pour le moment, il est possible de déposer son dossier jusqu'au 31 décembre.