Face à l'envolée des prix de l'énergie, les offres fixes séduisent de nombreux consommateurs. Leur promesse ? Des tarifs souvent attractifs et bloqués pendant 1, 2 voire 3 ans. Pour l'électricité par exemple, « en septembre, le prix moyen des 10 offres les moins chères (hors offre Tempo) à Paris pour un client moyen en option heures pleines - heures creuses à 9 kVA et consommant 8,5 MWh par an est 21% moins élevé que le niveau du Tarif réglementé de vente de l'électricité (TRVE) TTC. Ces 10 offres les moins chères sont toutes à prix fixe », indique la Commission de régulation de l'énergie dans son dernier observatoire des marchés de détail. Ces offres fixes peuvent toutefois cacher quelques pièges.
Des prix pas vraiment bloqués
C'est contre intuitif, mais une offre fixe ne veut pas dire que le tarif ne bougera vraiment pas. Une facture de gaz ou d'électricité est composée de plusieurs éléments : la part fourniture, c'est-à-dire le prix du KWh, la part abonnement, qui varie en fonction de la politique des fournisseurs, de la puissance de votre compteur électrique ou de l'usage du gaz (cuisine ou chauffage) et les taxes.
Une offre fixe peut prévoir des prix bloqués uniquement pour la part fourniture, c'est-à-dire le prix du KWh, ou sur la part fourniture et l'abonnement. Dans presque tous les cas, le fournisseur répercutera une éventuelle hausse des taxes : la TVA, l'accise sur l'électricité ou le gaz, la CTA (Contribution Tarifaire d'Acheminement). Autre cas fréquent, la hausse du tarif d'acheminement, qui permet d'entretenir les réseaux de gaz ou d'électricité.
Résultat, les prix peuvent grimper assez régulièrement. Récemment par exemple, les factures des particuliers ont augmenté de 1% en novembre, avec la hausse du TURPE (Tarif d'utilisation des réseaux publics), côté électricité. Pour le gaz, la majorité des consommateurs qui avaient souscrit à une offre de ce type n'ont pas échappé à la forte augmentation des prix en juillet.
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Des effets d'annonce sur les pourcentages de réduction
Moins 20% sur le prix du tarif réglementé de l'électricité, une économie de 30% sur votre facture... Les fournisseurs proposent souvent des remises alléchantes pour présenter leurs offres, dont celles qui sont à prix fixes. La réalité est souvent plus complexe. D'abord, ces réductions peuvent ne concerner que le prix du KWh. Dans ce cas, si le prix de l'abonnement est plus élevé, votre facture définitive pourra être plus salée qu'espéré. Aussi, ces remises sont présentées hors taxes la plupart du temps.
Pour se rendre compte de la différence entre une réduction toutes taxes comprises (TTC) et une remise hors taxes (HT), exemple pour un consommateur à Rennes utilisant 8 500 KWh par an, doté d'un compteur d'une puissance de 9 KVa avec une formule base, à Rennes. La facture sera de 2 330 euros par an, avec le tarif réglementé de vente actuel. Un fournisseur qui promet moins 31% TTC comparé au TRVE devra donc la faire baisser de 722 euros, soit 1 608 euros par an. Dans le cas d'une remise de 25%, la note devra diminuer de 582 euros, soit une facture annuelle à 1 748 euros.
D'après une simulation réalisée le 7 janvier sur le comparateur du médiateur de l'énergie, Ohm énergie propose à ce consommateur une baisse de 31% HT comparé au tarif réglementé, avec une facture annuelle estimée à 1 732 euros. Alterna énergie présente une baisse HT de 26%, pour une offre estimée à 1 805 euros par an. Le tarif annuel est de 1 818 euros chez Mint énergie, pour une remise HT affichée à moins 27% sur le tarif réglementé.
Point important à garder en tête : en février, la donne va changer pour l'électricité, avec la baisse du tarif réglementé annoncée à 14%. Si vous avez souscrit à une offre fixe il y a plusieurs mois, pensez à comparer le mois prochain. C'est particulièrement recommandé si le fournisseur proposait une remise sur l'actuel TRVE. D'autant que la facture de votre offre fixe sera revue à la hausse avec l'augmentation du TURPE et la hausse de l'accise.
Pas d'engagement pour les particuliers
Si le fournisseur doit obligatoirement vous proposer le tarif indiqué durant la période promise, cet engagement n'est pas réciproque : vous pouvez partir à tout moment. Autre élément à vérifier, la manière dont le fournisseur prévoit de faire évoluer les prix à la fin de la période de blocage. Il doit avertir le client un mois avant la date de fin de contrat et l'entrée en vigueur de la nouvelle grille de prix. Dans tous les cas, si vous vous rendez compte que votre offre n'est plus intéressante, vous pouvez toujours résilier et souscrire à un autre contrat sans frais et sans coupure.