L'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaires (Udes) a estimé mardi que la France connaissait « une grave crise de la démocratie sociale » à la suite de l'adoption de la réforme des retraites sans vote sur le texte au Parlement.

« Il y a un vrai problème de méthode. On est dans une grave crise de la démocratie sociale », a déclaré lors d'une conférence de presse le président de l'Udes Hugues Vidor.

« Il y a eu quelque part une forme de déni de la démocratie sociale, on voulait le dire en tant qu'organisation patronale », a-t-il souligné. L'Udes réunit 23 groupements et syndicats d'employeurs (associations, mutuelles ou coopératives) qui totalisent plus de 30.000 entreprises employant près d'un million de salariés.

M. Vidor a déploré que l'Udes n'ait pas été suffisamment entendue, même si elle a été reçue trois fois par le ministre du Travail Olivier Dussopt, et que le gouvernement n'ait pas recherché un compromis avec tous les acteurs.

Un âge de départ qui pose problème

« On n'était pas défavorable à une accélération de la réforme Touraine » portant à 43 ans la durée de travail pour avoir une retraite à taux plein « mais on considère que de ce point de vue là on a sans doute raté les possibilités d'un compromis », a-t-il observé.

Selon lui, « l'outil juridique qui a été utilisé, le projet de loi de finance rectificative n'était pas forcément le bon », écourtant les débats au Parlement.

Quant au relèvement de l'âge de départ en retraite à 64 ans, « on voit bien que dans un certain nombre de branches, ça pose problème », a-t-il ajouté, citant l'aide à domicile.

« Un certain nombre de seniors vont être de plus en plus dans une situation de précarité compte tenu de la convergence entre, d'une part, l'allongement de la durée » de cotisations et, d'autre part, « les modifications liées à l'assurance chômage », selon le président de l'Udes.

Si des discussions avaient pris en compte les avis de toutes les parties prenantes, « on aurait pu avoir un compromis sur l'âge, sur l'équilibre financier, sur les seniors », a-t-il assuré.