Gel partiel de l'impôt sur le revenu, augmentation de la flat tax... Plusieurs pistes de hausses d'impôts sont évoquées pour réduire le déficit de la France, qui pourrait exploser à près de 6%.

« Je ne vais pas alourdir encore l'impôt sur l'ensemble des Français qui payent déjà le plus d'impôts de tous les partenaires européens », a déclaré Michel Barnier dimanche soir sur France 2, « ni sur les gens les plus modestes, ni sur les gens qui travaillent, ni sur les classes moyennes ».

Le nouveau Premier ministre veut plutôt s'attaquer « aux plus aisés » et « aux grandes entreprises ». « Je ne vais pas exclure un effort de solidarité des plus riches », a-t-il expliqué. Objectif ? Limiter le déficit de l'Etat, qui pourrait déraper proche des 6%.

Piste 1 : gel de l'impôt sur le revenu

Parmi les mesures évoquées, se trouve le gel des tranches du barème de l'impôt sur le revenu (IR), selon Les Echos. En se basant sur une inflation moyenne de 2% en 2024, les caisses de l'Etat pourraient être renflouées de 4 milliards d'euros pour l'IR de 2025.

Problème, une augmentation des impôts pour la classe moyenne n'est pas envisageable pour le camp macroniste et le nouveau Premier ministre. Michel Barnier a promis que les hausses d'impôts ne vont pas concerner « l'ensemble des Français », que ce soit « les plus modestes, les classes moyennes, ceux qui travaillent ».

Conséquence, seuls les tranches supérieures (45%, 41%, voire 30%) pourraient être concernées, ce qui correspond aux foyers les plus riches.

Piste 2 : augmentation de la flat tax

Le nouveau gouvernement pourrait aussi opter pour une augmentation de la flat tax, l''impôt à taux unique sur l'épargne. Une mesure réclamée depuis longtemps par la gauche et le MoDem. Lors de l'examen du budget 2023, le parti centriste avait proposé d'augmenter la flat tax à 35% (contre 30% actuellement), via un amendement. Avant que ce dernier ne soit retiré, au moment du vote.

Flat tax (PFU) : l'impôt à taux unique sur l'épargne

En passant le taux à 33%, l'Etat pourrait récupérer 1,5 milliard d'euros. Cette mesure pourrait être problématique, alors que Michel Barnier « veut conforter l'attractivité économique de la France ».

Piste 3 : taxe sur l'électricité

Si une hausse de la TVA n'est pas envisageable, l'augmentation de la TICFE (taxe intérieure de consommation finale sur l'électricité) est sur la table. Cette taxe est passée d'1 euro par MWh (son niveau minimal) à 21 euros, en février dernier. Début 2025, elle pourrait revenir à son niveau d'avant-crise, à savoir 32 euros le MWh. L'Etat pourrait ainsi récupérer 3 à 4 milliards d'euros, calculent Les Echos.

Dans le même temps, le tarif réglementé de l'électricité (TRVE ou TRV) devrait baisser d'au moins 10%, comme le confirme la Commission de régulation de l'énergie. Cela ne devrait pas compenser l'explosion des prix ces dernières années, mais devrait soulager les 20,7 millions de foyers résidentiels ayant souscrit à la formule TRVE de EDF.

Quelles pistes pour les entreprises ?

Toujours d'après le média économique, le gouvernement pourrait opter pour d'autres mesures, concernant directement les entreprises. Comme une surtaxe exceptionnelle de l'impôt sur les sociétés. Depuis 2017, son taux est passé de 33% à 25%. Cet impôt a rapporté 67 milliards d'euros à l'Etat, en 2023. Augmenter les charges des entreprises pourrait être une autre piste, avec quelques milliards d'euros encore à la clé.