En plus de faire baisser la valeur d'un bien, un diagnostic de performance énergétique (DPE) mal classé a de nombreuses conséquences pour les propriétaires en cas de vente ou de location. Aménagement pour les petites surfaces, fournir des documents sur son bien, voire faire de petits travaux... Il existe quelques astuces gratuites ou peu coûteuses pour améliorer le diagnostic.

Vous avez eu une mauvaise surprise à la lecture du Diagnostic de performance énergétique (DPE) de votre bien immobilier ? Ce diagnostic, obligatoire avant une vente ou une location, classe un logement de A à G en évaluant son niveau d'émission de gaz à effet de serre et sa consommation d'énergie.

Diagnostic de performance énergétique (DPE) : définition, prix, fiabilité... Ce qu'il faut savoir

En cas de mauvaise note, les conséquences peuvent être importantes pour les propriétaires : Interdiction de location et gel des loyers pour les passoires thermiques, obligation de faire réaliser un audit énergétique, baisse de la valeur du bien, refus de prêt... Heureusement, il est souvent possible d'améliorer un DPE sans payer une fortune. Voici 3 pistes à explorer pour gagner jusqu'à une classe.

Pour les petites surfaces, rééditer son DPE

C'était la nouveauté du mois de juillet. Les étiquettes du DPE ont été modifiées pour moins pénaliser les surfaces inférieures à 40 m2. Si votre bien entre dans cette catégorie et que son DPE a été réalisé entre juillet 2021 et le 30 juin 2024, vous pouvez vous rendre sur l'observatoire de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) pour obtenir une nouvelle attestation.

Le classement de votre DPE pourra être amélioré ou restera inchangé. Au lancement de la mesure, le gouvernement estimait que 140 000 logements allaient avoir une meilleure étiquette Cette démarche peut donc valoir le coup. Selon les données de l'Observatoire des DPE de l'Ademe, parmi les DPE réalisés sur un logement de moins de 40 m2 entre juillet 2021 et juillet 2024, 11% étaient des biens étaient classés F et 9% classés G. Depuis le 1er juillet dernier ils sont 10% à avoir été classés F et 7% en G.

Un nouveau DPE dès le 1er juillet, voici ce qui change pour les propriétaires

Avoir le maximum d'informations sur le logement

Pour avoir un résultat plus favorable, il est aussi recommandé de donner le maximum d'informations et de justificatifs au diagnostiqueur qui va réaliser le DPE : facture de travaux, documentation sur la chaudière ou la VMC...

Si vous ne disposez pas de ces éléments, le professionnel peut les rechercher. « On peut gagner une classe, simplement en faisant un DPE de façon plus poussé. Bien évidemment, ça va prendre jusqu'à deux fois le temps, donc en général, le diagnostic est plus coûteux », précise Pascal Clerc, diagnostiqueur qui intervenait lors de la conférence « DPE : comment gagner une lettre ? », organisée pendant les Assises de l'immobilier de Metz.

Certaines informations paraissent anodines mais peuvent changer la donne. L'année de construction du bien, par exemple, car les exigences en matière de construction ont augmenté année après année. Un logement construit plus récemment est donc la plupart du temps mieux classé qu'un bien plus ancien. Si vous avez un doute, il peut être intéressant de faire des recherches, surtout s'il s'agit d'une période approchant une nouvelle réglementation thermiques (1948, 1974, 1982, 1988, 2000, 2005, 2012...).

« Les mairies permettent parfois de retrouver un permis de construire. Récemment, un de mes client est passé de G à E pour 0 euro de travaux, notamment car il s'était trompé d'année de construction dans un premier temps », indiquait ainsi un diagnostiqueur pendant la conférence « DPE : comment gagner une lettre ? ».

Faire de petits travaux

Dernière option, si vous en avez les moyens : faire des travaux. Quelques gestes peuvent améliorer votre diagnostic sans avoir à dépenser plusieurs milliers d'euros. Effy, société spécialisée dans l'accompagnement à la rénovation énergétique, donne plusieurs exemples, comme le changement d'un chauffe-eau qui peut faire gagner une classe.

« En remplaçant un ancien modèle par un chauffe-eau thermodynamique, on peut gagner 8 à 10% sur sa consommation électrique, et donc passer à la note supérieure. Le budget à prévoir est d'environ 1 500 euros. Le montant de MaPrimeRénov' est compris entre 400 et 1 200 euros, et dépend principalement des revenus du propriétaire demandeur ».

Aussi, si votre logement a d'anciens radiateurs, Pascal Clerc conseille de les remplacer par des radiateurs performants et qui peuvent être programmés. « Cela peut faire gagner 11% sur le post chauffage. » Une action à envisager sans tarder : « Jusqu'à la fin de l'année, il y a un coup de pouce pilotage ou bien thermostat connecté qui propose une prise en charge de l'Etat jusqu'à 100% », indique le diagnostiqueur. Autre cas de figure raconté par Mesdiagnostiqueurs sur Linkedin : un DPE qui passe de E à D après une isolation de la toiture qui a coûté 500 euros.

D'une manière générale, il est recommandé de jeter un œil aux aides à la rénovation énergétique qui peuvent vous permettre de faire des travaux en bénéficiant d'un soutien. Attention cependant aux nombreuses fraudes qui existent en la matière. Vous pouvez utiliser un simulateur officiel pour avoir une idée de celles auxquelles vous avez droit.