Chaque année, l'État et d'autres acteurs subventionnent des aides au logement à destination des particuliers et des entreprises. Voici exactement combien cela coûte.

Les Français ont bénéficié de 43,5 milliards d'euros pour les aides au logement en 2023, soit 1,5% du PIB, selon un rapport du ministère de la Transition écologique, publié mercredi : « La majeure partie de ces aides est composée des prestations sociales (47,9%) et des avantages fiscaux (37,1%). »

Ce montant progresse de 1,9 milliard d'euros par rapport à 2022 (+4,6%), porté par « le net rebond des avantages de taux amorcé l'année précédente (+0,9 milliard d'euros) et par la hausse des subventions d'investissement (+0,6 milliard d'euros), notamment à destination des prêts pour les logements locatifs sociaux (PLAI, PLUS, PLS) ».

Des dizaines de milliards d'euros

L'État est le premier subventionneur des aides au logement, avec 32,8 milliards d'euros investis l'année dernière, soit plus des trois quarts de l'enveloppe totale. « Il prend notamment en charge l'essentiel des avantages fiscaux et plus des trois quarts des prestations sociales », note le rapport. Les autres principaux contributeurs sont les employeurs (4,8 milliards d'euros, notamment via le dispositif Action logement) et les collectivités territoriales (4,1 milliards).

Dans le détail, les aides aux consommateurs représentent 22,9 milliards d'euros de subventions en 2023, en hausse de 1,1% par rapport à 2022. Ces aides sont principalement des prestations sociales (20,1 milliards d'euros), comme l'Aide personnalisée au logement (APL), l'Allocation de logement social (ALS) et l'Allocation de logement familiale (ALF).

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Le montant de ces trois coups de pouce atteint 15,6 milliards d'euros en 2023 : 6,9 milliards pour les APL, 5,4 milliards pour les ALS et 3,3 milliards pour les ALF. Il connaît un rebond modéré (+1,3%), après six années consécutives de baisse (-14,9% entre 2016 et 2022), grâce à la hausse des APL et des ALS versées (+1,3% et +2,7%). Ces deux aides ont été revalorisées pour faire face à l'inflation. Au contraire, « les versements d'ALF poursuivent le repli amorcé en 2016 (-1,4%), après une baisse particulièrement prononcée en 2022 (-6,7%) ».

Autre enseignement, le nombre de bénéficiaires de ces aides est en baisse. Au total, 2,44 millions de Français ont touché les APL (-1% comparé à 2022), 2,06 millions les ALS (-0,8%) et 868 000 les ALF (-5,5%).

Quel montant pour les autres aides ?

Parmi les autres prestations sociales versées se trouvent l'aide sociale à l'hébergement (ASH) et les autres aides au profit des résidents de certains locaux d'hébergement collectif (personnes âgées, handicapées ou en difficultés sociales). Montant total : 2,4 milliards d'euros l'an passé.

Le dernier volet des prestations sociales comprend l'allocation de logement temporaire (ALT), les aides des fonds de solidarité logement (FSL), les subventions d'Action logement aux personnes physiques et le chèque énergie. Le montant global de ces aides représente 2,1 milliards d'euros, en baisse de 8,4% en 2023, « en lien avec la nette diminution des subventions d'Action logement » (-0,3 milliard d'euros par rapport à 2022, après -1 milliard d'euros). Au total, les prestations sociales coûtent 15,2 milliards d'euros à l'État, en 2023.

Les autres subventions

L'État prend également en charge 14,2 milliards d'euros, au titre des avantages fiscaux accordés aux producteurs et aux particuliers (exonération de taxe foncière, avantages liés à la TVA, crédits d'impôt...).

Du côté des subventions d'investissement (prêts pour les logements locatifs sociaux, dispositif « MaPrimeRénov' », ...), l'État consacre 2 milliards d'euros, l'année dernière. Et 1,2 milliard d'euros pour les avantages de taux (prêts à taux zéro, prêts pour les logements locatifs sociaux dont le PLAI).