Mauvaise nouvelle pour les prix de l'assurance habitation : les cotisations grimpent encore cette année. En cause, les sinistres climatiques. Explications.
Si, comme la majorité des Français, vous disposez d'une assurance habitation, attendez-vous à voir vos cotisations grimper. Selon le comparateur Assurland, les tarifs de cette assurance affichent une augmentation de 7,2% depuis le début de l'année. « Du jamais vu depuis 2010 », constate Assurland.
« Le prix moyen d'un contrat à l'échelle nationale est désormais de 243 euros, contre 227 euros en 2023. Ce prix sera amené à augmenter dès le 1er janvier 2025 avec la revalorisation de la surprime liée au fonds d'indemnisation des catastrophes naturelles. » Il faut compter en moyenne 189 euros pour un appartement et 297 euros pour une maison, détaille Assurland.
Sinistres climatiques et prix des matériaux
Pourquoi une telle augmentation ? Principalement à cause des événements climatiques, comme les inondations dans le Nord-Pas-de-Calais, les tempêtes Ciaran et Domingos, les épisodes de sécheresse intense. Ils sont de plus en plus nombreux et coûtent cher aux assureurs.
« Après une facture colossale de 10,6 milliards d'euros en 2022, les événements climatiques de l'an dernier ont coûté 6,5 milliards d'euros. » La hausse est aussi expliquée par l'inflation, « qui a touché le prix des matériaux (toitures, menuiseries, plomberies...), entraînant des réparations plus coûteuses », indique le comparateur.
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur est la région dans laquelle les cotisations sont les plus élevées, avec une moyenne à 280 euros par an. « Avec une hausse notable de +13% en PACA. Il s'agit d'une des conséquences des sinistres climatiques qui ont impacté ces régions en 2023, avec notamment de forts phénomènes venteux et d'importantes inondations », précise Assurland.
A l'échelon des villes, c'est à Marseille et Paris qu'il faut payer le plus cher pour cette assurance (270 euros et 265 euros en moyenne). A contrario, la Bretagne est la région où les prix sont les plus bas, avec 198 euros par an de prime moyenne.
L'assurance plus chère pour les zones inondables
Pour les 10,8 millions de Français qui vivent dans une zone inondable, il y a de fortes probabilités pour que cette assurance coûte encore plus cher. Assurland prend l'exemple de plusieurs communes sinistrées.
Première simulation à Nice, commune très exposée au phénomène inondation qui a reçu 31 arrêtés de catastrophe naturelle pour ce risque depuis 1982, dont un en 2024. Pour un profil similaire, le tarif est estimé à 370 euros par Assurland, pour une catastrophe naturelle déclarée, contre 338 euros sans sinistre.
Et l'écart de prix monte avec le nombre de catastrophes naturelles. Nouvelle simulation à Blendecques, commune située dans le Nord-Pas-de-Calais qui a été l'une des plus touchées, le prix de l'assurance habitation était estimé à 334 euros avec quatre catastrophes naturelles déclarées à l'assureur, contre 220 euros sans sinistre, pour un même profil.
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De nouvelles hausses en 2025
Les prix vont continuer à augmenter en 2025, pour l'assurance habitation, mais aussi pour l'assurance auto. A cette date, la surprime qui finance le régime des catastrophes naturelles va être portée à 20% pour les habitations, contre 12% actuellement pour la première et à 9%, contre 6% aujourd'hui, pour la seconde.
« Un surcoût annuel non neutre d'environ 20 euros par contrat d'assurance habitation, qui ne tient pas encore compte des augmentations que prévoiront les assureurs en fin d'année », précise Assurland.