Prix de l'électricité et du gaz, nouveau barème de l'impôt sur le revenu, bonus de 600 euros pour la garde d'enfants... Voici ce qui vous attend en 2023 suite à l'adoption de la nouvelle loi de finances.

Quelle bataille. Après cinq 49.3, cinq motions de censure, le budget 2023 a été officiellement adopté par le Parlement samedi après trois mois de discussions. Tour d'horizon des mesures qui vont avoir un impact sur votre portefeuille en 2023.

Bouclier tarifaire : prolongation confirmée pour les tarifs du gaz et de l'électricité

Bouclier tarifaire, suite, et ce jusqu'en janvier 2024. Le budget 2023 prolonge ce bouclier limitant la flambée des tarifs du gaz et de l'électricité : les tarifs réglementés de l'électricité et du gaz ne pourront augmenter de plus de 15%. L'application de ce bouclier a par exemple permis aux Français soumis au tarif réglementé du gaz d'éviter un doublement des prix.

Impôt sur le revenu : un barème qui suit l'inflation

Comme chaque année, la loi de finances fixe le barème de l'impôt sur le revenu. Le nouveau barème, applicable pour la déclaration 2023, portant sur les revenus 2022, est revalorisé de 5,4% pour suivre le rythme de l'inflation. Par un jeu mathématique assez contre-intuitif, cette revalorisation est synonyme de baisse d'impôt si vos revenus n'ont pas progressé en 2022. Et d'impôt quasi stable si vos revenus ont augmenté.

Impôt sur le revenu : combien payerez-vous en moins en 2023 grâce au nouveau barème ?

Impôt à la source : un taux de prélèvement plus facile à baisser

Vos revenus chutent ? Jusqu'à présent, pour réclamer une diminution de votre taux de prélèvement à la source, il fallait que le montant du prélèvement baisse de 10%. Une condition restrictive... que le gouvernement a choisi d'assouplir. En 2023, une baisse de 5% du prélèvement à la source sera suffisante pour mettre à jour votre taux.

Vous pourrez réduire plus facilement votre prélèvement à la source en 2023

Crédit d'impôt garde d'enfants : un bonus de 600 euros

Faire garder un enfant en bas âge coûte cher. Mais que vous déclariez 3 000 ou 5 000 euros de frais de garde au fisc, l'avantage fiscal est le même. Car les dépenses de garde d'enfants de moins de 6 ans prises en compte pour le crédit d'impôt sont plafonnées à 2 300 euros. Soit 1 150 euros maximum de crédit d'impôt. Un amendement porté par le député Mathieu Lefèvre et co-signé par les députés Renaissance (majorité présidentielle, ex LREM) porte ce plafond à 3 500 euros par enfant à charge, un plafond évidemment divisé par deux (comme c'est déjà le cas aujourd'hui) en cas de garde alternée. Résultat, si le budget 2023 est adopté en l'état : pour chaque foyer fiscal déclarant des frais de garde d'enfant grimpant au plafond réhaussé à 3 500 euros, le crédit d'impôt sera de 1 750 euros, soit 600 euros de plus qu'à ce jour !

Tickets resto, chèques restaurant... un plafond qui grimpe à 13 euros

« Relever la valeur faciale des titres-restaurant de 11,84 euros à 13 euros, afin de soutenir le pouvoir d'achat des salariés et de leur donner accès à un repas complet et sain » : telle est la volonté du député Marc Le Fur et du groupe LR, qui a réussi a faire consensus. Le montant maximum d'un titre-restaurant passera donc à 13 euros, en janvier 2023, si l'employeur prend en charge 50% du ticket (et qu'il veut rentrer dans le seuil de l'exonération de cotisations sociales). Il s'agit là d'un relèvement de la valeur du ticket acquis pour chaque jour de travail. Cette mesure complète le relèvement récent du plafond journalier de dépense à 25 euros, ce plafond de dépense correspondant lui à la somme maximale que vous pouvez payer chaque jour pour vos repas.

Ticket restaurant : que peut-on vraiment payer avec ? (et 10 autres questions)

Crédit d'impôt emploi à domicile : une nouvelle obligation de transparence

Jusqu'à présent, pour bénéficier du crédit d'impôt emploi à domicile, vous déclarez vos dépenses globales sans préciser le détail des tâches effectuées. Désormais, si le projet de loi est adopté dans sa forme actuelle, le bénéficiaire du crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile devra renseigner les activités de service à la personne au titre desquelles il a engagé des dépenses éligibles : ménage, jardinage, bricolage, le soutien scolaire à domicile, les soins d'esthétique à domicile pour les personnes dépendantes, la préparation de repas, etc.

Crédit d'impôt abonnement presse : dépêchez-vous d'en profiter !

Un flop. Ou « une mesure fiscale inefficace », pour reprendre les mots du député Renaissance Denis Masséglia dans l'exposé des motifs de son amendement supprimant cet éphémère crédit d'impôt en 2023. Cet avantage fiscal permettant de vous faire rembourser 30% d'un premier abonnement à un titre de presse est loin d'avoir rencontré le succès escompté (1 million d'euros dépensé pour 60 millions d'euros budgetés par an). Ce crédit d'impôt vivra donc ses derniers jours en décembre 2022 : si vous voulez en profiter, dépêchez-vous.

Anciens combattants : retour de la demi-part fiscale des veuves

Etendre la demi-part fiscale supplémentaire à tous les veufs et veuves d'anciens combattants, « quel que soit l'âge de décès de leur époux », plutôt que de limiter cet avantage aux seules veuves et veufs d'anciens combattants de plus de 74 ans : cette mesure, à laquelle le gouvernement était dans un premier temps défavorable, a finalement fait consensus à l'Assemblée nationale.

Une taxe en hausse (pour éviter les logements vacants)

L'amendement adopté du rapporteur général de la commission des finances, Jean-René Cazeneuve (groupe Renaissance), augmente d'environ un tiers les taux de taxe sur les logements vacants, impôt portant sur les habitations inutilisées dans les agglomérations. La taxe sur les logements vacants passera donc à 17% la première année et 34% la deuxième, contre respectivement 12,5% et 25% à ce jour. Explication de Jean-René Cazeneuve : « 10 ans après la dernière réforme de cette taxe, cette hausse maîtrisée vise à adresser un “signal prix” aux propriétaires qui n'occupent pas ces logements ou ne les mettent pas en location », alors que ces logements sont nécessaires pour « réduire la pression foncière ».

Et aussi... des prolongations d'avantages fiscaux

Le texte contient aussi sans surprise des prolongations de dispositifs fiscaux : comme chaque année ou presque, le projet de loi de finances prolonge la réduction IR-PME à 25%, le dispositif Malraux, ou encore adapte à la marge les dispositifs de défiscalisation et d'investissement forestier.

Parmi les mesures retenues, citons aussi la légalisation de l'huile de friture usager comme carburant, ou la prolongation du taux réduit de TVA à 5,5% pour les masques chirurgicaux.

Défiscalisation : tous les dispositifs pour réduire vos impôts

Budget 2023 : un changement de dernière minute

Un amendement de dernière minute du gouvernement met en place une participation financière des salariés lorsqu'ils utilisent leur compte personnel de formation. Les modalités précises seront fixées par décret.